Beat Jans face à Jon Pult, l'expérimenté Bâlois ou l'étoile montante grisonne au Conseil fédéral?

BEAT JANS - L'ancien agriculteur qui veut ramener Bâle-Ville au Conseil fédéral

En bref: né le 12 juillet 1964 à Bâle, marié, deux enfants de 16 et 18 ans.

Carrière professionnelle: apprentissage d'agriculteur, diplôme en agrotechnique et en science de l'environnement à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, employé chez Helvetas dans la coopération au développement, membre de la direction de Pro Natura, conseiller indépendant dans le développement durable et la communication, enseignant à l'Université de Bâle.

Parcours politique: député de Bâle-Ville de 2001 à 2011, il est élu au Conseil national en 2010 et est réélu en 2011, 2015 et 2019. Il est vice-président du PS suisse entre 2015 et 2020, quand il est élu au Conseil d'Etat de Bâle-Ville, où il occupe actuellement la direction du Département présidentiel.

Points forts: Charismatique et éloquent, Beat Jans fait valoir son expérience au sein d'un exécutif cantonal, "particulièrement précieuse" pour la fonction de conseiller fédéral. On dit aussi de lui qu'il est proche de la population et qu'il est un homme tourné vers l'efficacité pragmatique et le compromis, qu'il sait bâtir des ponts, tout en sachant faire face aux critiques.

La Suisse m'a donné beaucoup, elle a l'un des meilleurs systèmes politiques du monde et j'aimerais servir ce pays et ses citoyens

Points faibles: à 59 ans, Beat Jans est nettement plus âgé que son adversaire, mais il assure ne pas être trop vieux pour la fonction et être "en pleine forme." Ne pas siéger au Parlement fédéral lors d'une élection au Conseil fédéral pourrait aussi être un désavantage. Expert en agriculture, il aura aussi le lobby paysan contre lui, car lorsqu'il était conseiller national, son orientation écologiste avait fâché une grande partie du monde agricole.

Anecdote: est-ce l'heure de la revanche de Bâle-Ville? Le demi-canton attend un conseiller fédéral depuis 50 ans et il a échoué de peu l'an dernier, quand Eva Herzog s'est vu brûler la politesse par Elisabeth Baume-Schneider. Le dernier conseiller fédéral du demi-canton était Hans-Peter Tschudi, de 1959 à 1973.

JON PULT - L'étoile montante qui veut rajeunir le gouvernement

En bref: né le 12 octobre 1984 à Scuol (GR), marié, sans enfants.

Carrière professionnelle: licence en histoire et philosophie à l'Université de Zurich, conseiller en stratégie auprès d'une agence zurichoise, président de l'Initiative des Alpes.

Parcours politique: membre du législatif de la Ville de Coire à 19 ans, député au Parlement grison de 2010 à 2018, élu au National en 2019 et réélu en 2023, président de la commission des Transports, vice-président du PS suisse depuis 2020.

Points forts: l'est de la Suisse est sous-représenté au Conseil fédéral et les Grisons n'y ont plus de représentant depuis le départ d'Eveline Widmer-Schlumpf en 2015. Arrivée sous la Coupole à 35 ans, cette étoile montante du parti que l'on dit bon orateur estime qu'il est important qu'une perspective plus jeune soit représentée au gouvernement pour toucher les jeunes générations, alors que la moyenne d'âge y est de 59 ans.

Je suis devenu politicien parce que je veux contribuer à une politique au service de toutes les personnes qui habitent ce pays

Points faibles: certains avancent son âge comme obstacle, mais Alain Berset avait aussi 39 ans en arrivant au Conseil fédéral. Encore peu connu sous la Coupole et inconnu en Suisse romande, Jon Pult n'a pas d'expérience dans un exécutif cantonal et son profil pro-européen et écologiste pourrait faire peur à la droite.

Anecdote: Jon Pult est double-national suisse et italien. De père grison et de mère italienne, il a grandi en Basse-Engadine et en Italie. A son arrivée à l'école enfantine dans les Grisons, il ne parlait pas un mot d'allemand. Il est aujourd'hui trilingue, allemand, italien et romanche, et manie bien le français. Il met d'ailleurs en avant cette diversité dans sa candidature.

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Frédéric Boillat