Cet hiver marque le grand retour de la pneumonie à mycoplasme
Sur le front du coronavirus, le nombre de cas est en hausse, mais la situation n'est pas alarmante. "La complexité des cas d'infection a diminué. On a moins de cas qui nécessitent des transferts en milieu hospitalier. On arrive très bien gérer ces cas en cabinet avec tout l'arsenal qu'on a et avec la connaissance du virus", indique Ioan Ciobotariu, médecin généraliste à Vevey (VD), dans le 19h30.
Le cas de la pneumonie à mycoplasme, qui avait disparu grâce aux mesures de lutte contre le Covid-19, est plus intrigant. Après plus de trois ans d'absence, elle a retrouvé son niveau d'avant la pandémie, selon une étude zurichoise publiée dans la revue The Lancet Microbe.
"Du point de vue scientifique, c'était absolument fascinant", a indiqué à Keystone-ATS le responsable de l'étude, Patrick Meyer Sauteur, de l'Hôpital universitaire pédiatrique de Zurich.
Hausse "très impressionnante"
Les mesures prises lors de la pandémie de Covid-19 ont également provoqué un recul d'autres agents pathogènes, mais tous sont ensuite rapidement réapparus, à l'exception notable des mycoplasmes, souligne le chercheur. Seuls quelques foyers isolés étaient signalés, selon une étude de la même équipe publiée en juillet.
Désormais, la pause est bel et bien finie, on est revenu au niveau d'avant la pandémie, et la Suisse enregistre même des chiffres records. "La hausse des infections ces derniers mois est très impressionnante", note Patrick Meyer Sauteur.
On observe depuis quelques mois une réapparition de cette bactérie et une augmentation des cas, mais qui nécessitent peu d'hospitalisations, indique Gaud Catho, médecin infectiologue à l'Hôpital du Valais, dans le 19h30. "Ce n'est pas une infection qui est très sèvère dans la plupart des cas", rassure la remplaçante du médecin cantonal pour les maladies transmissibles.
Si la plupart des cas sont bénins et traités avec des antibiotiques, le CHUV dénombre tout de même une vingtaine d’hospitalisations cette année, soit quatre fois plus qu’en 2019. Bien que moins contagieuse que le Covid-19, cette bactérie peut causer des complications, certaines graves, telles que des lésions dermatologiques et des atteintes du système nerveux central.
Le retour en force des infections à mycoplasmes a été constaté entre avril et septembre 2023, selon une surveillance menée sur 44 sites dans 24 pays du monde entier. Les enfants sont les plus exposés, mais la flambée actuelle touche davantage d'adultes que d'habitude. La transmission se fait par gouttelettes lors de contacts rapprochés.
Dans le canton de Vaud notamment, l'Office du médecin cantonal a mis en garde le corps médical, car ces infections ne sont pas faciles à diagnostiquer.
Découvert dans les années 1940, ce micro-organisme a longtemps été considéré comme un virus, notamment de par la difficulté à le cultiver.
Sujet TV: Yoan Rithner
Texte web: cab avec ats
Prudence en Chine et en France
Après la Chine, une "recrudescence inhabituelle de cas d'infections respiratoires" à la bactérie mycoplasma pneumoniae est actuellement observée en France, ont alerté mercredi les autorités sanitaires françaises dans un courrier urgent envoyé aux professionnels de santé.
La semaine dernière, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est inquiétée d'une hausse des cas de maladies respiratoires en Chine et a demandé aux autorités chinoises des informations plus détaillées, appelant la population à mieux se protéger.