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Les écoles de santé redoublent d'efforts pour former davantage d'infirmiers et infirmières

Pourquoi les écoles suisses de soins infirmiers n’arrivent-elles pas à former plus de personnel? (vidéo)
Pourquoi les écoles suisses de soins infirmiers n’arrivent-elles pas à former plus de personnel? (vidéo) / La Matinale / 4 min. / le 4 décembre 2023
L'an dernier, 1150 infirmières et infirmiers sont venus de l'étranger pour combler le manque de personnel soignant en Suisse. Afin de former davantage de jeunes, les écoles de santé tentent de redorer l'image de la profession.

Depuis 2016, le nombre de jeunes inscrits en première année de Bachelor stagne autour de 800 en Suisse romande. Les écoles ont cru assister à un tournant avec la crise du Covid - elles ont enregistré un pic de 900 nouveaux étudiants en 2021 - mais l'engouement est ensuite retombé.

Pour recruter davantage de monde et susciter des vocations, les écoles veulent que le discours change et ne tourne plus uniquement autour de la pénibilité de la profession. Ce propos a notamment été beaucoup relayé lors la campagne autour de l'initiative pour des soins infirmiers forts votée il y a deux ans.

"La mise en lumière des conditions de travail est bien sûr un levier pour permettre de les améliorer, mais ça peut aussi faire hésiter des personnes", explique dans La Matinale Nataly Viens Python, directrice de la Haute école de santé Fribourg.

"On doit faire un travail important pour remettre à sa juste valeur l'image de la profession avec aussi tous ses côtés stimulants et l'étendue de sa pratique. C'est une profession qui amène un haut niveau de technicité, des compétences humaines, des compétences relationnelles, tout cela dans un milieu de travail interprofessionnel. Et ça, ça doit être mieux montré à la population."

Un milliard pour la formation

Les écoles adaptent également leurs programmes pour permettre les reconversions professionnelles. Les Hautes écoles de Genève et de Fribourg notamment offrent désormais un cursus à temps partiel.

C'est une profession qui a de l'avenir, qui reste pérenne et dont la société a largement besoin

Nataly Viens Python, directrice de la Haute école de santé Fribourg

"Pour former plus, on peut miser sur la jeunesse qui arrive. Mais je pense que la profession d'infirmière ou infirmier peut aussi être une deuxième option de choix professionnel, car c'est une profession qui a de l'avenir, qui reste pérenne et dont la société a largement besoin", détaille Nataly Viens Python.

En parallèle, les écoles de soins infirmiers attendent avec impatience la mise en oeuvre en 2024 de l'initiative sur les soins infirmiers, dont le premier volet prévoit de débloquer près d'un milliard pour la formation.

Les besoins sont en effet immenses. Pour répondre à la demande, il faudrait que 4340 diplômés sortent des écoles chaque année en Suisse durant la prochaine décennie. Or leur nombre se situe aujourd’hui autour de 3200. Pour combler le manque, la Suisse fait alors appel au personnel étranger.

Améliorer l'insertion professionnelle

Un autre enjeu majeur consiste à faire en sorte que les jeunes soignants restent en poste. Selon le dernier rapport de l’observatoire de la Santé, plus d'un tiers des jeunes soignants entre 20 et 24 ans quittent leur métier de base durant les premières années.

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Les institutions cherchent des moyens pour contenir les départs. Les HUG ont ainsi lancé l'an dernier un programme de coaching renforcé intitulé "primoemploi". Emilie Frei, infirmière au HUG en pédiatrie, fait partie de la première volée à en avoir bénéficié. Elle salue la démarche.

"Avoir un suivi avec des responsables et des chefs qui sont là pour nous encadrer, se sentir soutenue, avoir des formations en interne, pouvoir poser des questions, avoir des moments pour parler ‘à huis clos’ quand ça ne va pas, je pense que tout cela est extrêmement important quand on vient de sortir de l'école et qu'on n’a aucune expérience professionnelle."

Les hautes écoles de santé se sont donné pour objectif de mieux préparer les futurs infirmiers et infirmières afin d’éviter qu'ils ne décrochent une fois en emploi. Depuis 2022, le programme de la troisième année de Bachelor a été intégralement revu pour mieux coller à la réalité du terrain.

Céline Fontannaz/asch

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