La semaine dernière, c'est la station fribourgeoise des Paccots qui a tiré la sonnette d'alarme: les finances des remontées mécaniques sont dans le rouge.
Pour survivre, les responsables en appellent au soutien accru des pouvoirs publics. Il faut dire que la saison dernière a été catastrophique: 28 jours de ski seulement.
Cet apport d'argent public devient aussi vital face au vieillissement des installations. En Valais, les communes possèdent en moyenne 30% des remontées mécaniques.
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"Centre de l'économie en montagne"
Pour Manu Broccard, professeur associé en tourisme à la HES-SO Valais, la perfusion ne va pas s'arrêter car le ski, c'est la colonne vertébrale de l'économie touristique de montagne.
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"Le but n'est pas de les garder sous perfusion inutilement mais vraiment de les aider, de les soutenir, pour garder un produit touristique vivant", avance-t-il dans La Matinale lundi. "Les remontées mécaniques, ce ne sont pas juste le ski à elles toutes seules. Elles sont le centre qui permet toute une activité économique autour: les restaurants, les hébergeurs, les magasins de sport."
"On parle d'un microcosme d'entreprises et de familles qui vivent autour de cette activité touristique", résume-t-il.
En parallèle d'autres activités l'été
Dans les Alpes vaudoises aussi, le ski reste essentiel. C'est par exemple le cas aux Mosses, où la commune soutient un gros projet controversé d'enneigement artificiel.
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Quant au tourisme quatre saisons, c'est bien sûr un objectif. Mais comme les téléskis ne fonctionnent pas l'été, il faut développer d'autres activités, indique Gretel Ginier, syndique d'Ormont-Dessous.
"On est en plein chantier pour une baignade naturelle qui va lisser ces quatre saisons et on espère attirer plus de monde pour se prélasser sur le col des Mosses. Mais c'est vrai que l'essentiel de l'économie touristique reste le ski en hiver."
Donner le goût du ski
Une des exceptions est le petit domaine de la Vallée de Joux, dans le Jura vaudois où les trois quarts de l'activité touristique se déroulent en dehors de l'hiver.
Là, une des motivations pour les communes de continuer à subventionner les installations de ski est de motiver les jeunes de la région à pratiquer ce sport.
Cédric Paillard, directeur de Vallée de Joux Tourisme, indique que ses collègues des Alpes comptent sur eux pour amener la clientèle de débutants qui apprend à skier sur les pistes du Jura dans leurs stations.
Le ski est également vecteur de vie sociale, un autre bénéfice qui pousse les pouvoirs publics à aider les stations. "Ça joue aussi un rôle social dans nos régions: on aime le ski. On a des jeunes qui profitent du ski donc il y a ce rôle de cohésion sociale", ajoute Cédric Paillard.
Sujet radio: Martine Clerc et Robin Baudraz
Adaptation web: juma