La coqueluche peut toucher à tout âge. Mais ce sont les nourrissons qui sont les plus vulnérables.
Comment, donc, les préserver au maximum de cette maladie potentiellement mortelle chez les plus petits? La meilleure stratégie reste de vacciner les mamans durant leur grossesse, comme le préconisent les pédiatres.
"On a un transfert des anticorps de la maman au foetus pendant la grossesse, ce qui fait qu'à la fin de la grossesse, on a des quantités d'anticorps qui sont plus importantes dans le sang du bébé", explique mardi dans La Matinale Pierre Alex Crisinel, responsable de l'Unité d’infectiologie et de vaccinologie à l'unité pédiatrique du CHUV. "Et cela protège à 90% par rapport aux hospitalisations pendant les trois premiers mois de vie. Si on prend les autres stratégies qui seraient de ne vacciner que l'entourage, on aurait une efficacité de seulement 50%."
Le médecin précise que cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas vacciner l'entourage: "la recommandation en Suisse est de vacciner les personnes en contact avec des nourrissons tous les dix ans."
La circulation de la maladie difficile à contrôler
Selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la santé publique concernant les enfants et adolescents, la couverture vaccinale contre la coqueluche n'a pas cessé d'augmenter en Suisse, mais diminue au fil du temps. Ce qui explique qu'il reste très difficile de limiter sa circulation dans la population.
Les autorités sanitaires demandent donc aux professionnels concernés la plus grande vigilance. Selon le médecin cantonal neuchâtelois Laurent Kaufmann, cette hausse du nombre de cas peut venir d'un retard de diagnostic dans certains cas, ce qui a permis une contamination dans la classe des tout jeunes.
"La coqueluche reste une maladie relativement rare. Les pédiatres et médecins ne vont pas chercher la coqueluche pour tous les cas de toux qui se manifestent. C'est en étant sensibilisé qu'on va chercher les cas de coqueluche et c'est ce qui se passe actuellement. Les cas de coqueluche ne sont d'autre part pas déclarés obligatoirement. Seules les flambées nous sont rapportées dans les crèches, contrairement à d'autres maladies. Nous ne voyons donc que la pointe de l'iceberg de ce qui se passe actuellement."
Manque de ligne directrice dans la prise en charge
La maladie circule également ailleurs en Suisse romande, notamment dans le canton de Vaud, où une famille récemment confrontée à la coqueluche raconte dans La Matinale son parcourt du combattant. Bien que vaccinés, les trois enfants et les deux parents sont tombés malades. La maman a commencé à s'inquiéter quand la toux de sa fille de 4 ans a empiré.
"Je n'avais jamais vu une toux comme ça. J'ai appelé la pédiatre qui m'a dit qu'étant donné les quatre doses de vaccin, la coqueluche n'était pas possible. Elle m'a finalement proposé de faire un frottis pour éliminer cette possibilité et il s'est avéré positif. Au final, toute la famille était positive", explique la mère de famille.
Ce qui l'a le plus dérangée, c'est le manque de ligne directrice dans la méthode à suivre. "Comme on a été souvent aux urgences, c'était à chaque fois avec des médecins différents avant que j'exige ma pédiatre. Car cela partait dans tous les sens avec beaucoup d'informations qui se croisaient, notamment concernant la prise des antibiotiques. La ligne de conduite n'était pas toujours pareille selon la personne avec qui je parlais."
Sujets radio: Sophie Iselin et Romain Bardet
Adaptation web: fgn