Ces coûts se limitent à l'enseignement et à la recherche dans les universités. Ils ne tiennent pas compte des charges liées aux stages pratiques dans les hôpitaux ou dans les cabinets médicaux.
Quoi qu'il en soit, c'est l'une des formations universitaires qui pèse le plus lourd dans les finances publiques. Les études de droit coûtent sept fois moins que celles pour devenir médecin.
Surcoût de la formation en médecine
A l'Université de Lausanne, par exemple, sur les six années de formation des étudiants et étudiantes, il faut rétribuer un millier d'enseignants et enseignantes pour couvrir la théorie et la pratique.
Et l'apprentissage de la médecine est aussi gourmand en technologies. Les étudiants doivent, entre autres, s'entraîner sur des mannequins sophistiqués. Parfois, ils s'exercent aussi sur des personnes qui simulent des patients et qui sont payées pour jouer ces rôles.
Certains accords financiers sont aussi passés entre les universités et les hôpitaux. L'Université de Lausanne, par exemple, paye environ 120 millions de francs au CHUV pour bénéficier, entre autres, de l'enseignement de médecins cadres.
34% d'abandon après leur première expérience pratique
Autre chiffre qui fait grincer des dents, 34% des étudiants en médecine envisagent d'abandonner leur métier après leur première expérience pratique à l'hôpital, selon l'Association suisse des étudiants en médecine.
Aujourd'hui, les écoles de médecine se préoccupent réellement de ce qui constitue finalement un gâchis, non seulement du point de vue financier, non seulement du point de vue humain pour les jeunes médecins, mais aussi pour la relève. Depuis une quinzaine d'années, elles ont fait des efforts pour former plus d'étudiants.
>> Lire : Un tiers des étudiants en médecine prêts à abandonner après une première expérience pratique
Malgré tout, ces efforts restent insuffisants par rapport aux besoins. Et la situation ne fera qu'empirer si ce tiers de nouveaux médecins continuent d'arrêter leur activité. Les universités sont donc incitées à immerger leurs étudiants plus vite et plus longtemps dans leur domaine professionnel. L'objectif est de leur donner envie de devenir des généralistes.
En outre, les conditions de travail doivent être revues, par exemple les heures supplémentaires, pour ne pas dégoûter des médecins fraîchement diplômés. Et plusieurs universités romandes mettent aussi sur pied des mentors, qui vont accompagner les étudiants jusqu'à les aider dans leur choix de carrière.
Sujet radio: Dominique Choffat
Adaptation web: Julien Furrer