Presque toute la Suisse utilise Internet, mais la désinformation et la haine pullulent
Dans la tranche d'âge des 15 à 88 ans, 92% y recourent chaque jour ou presque et 78% indiquent se brancher plusieurs fois dans la journée, selon les données de l'OFS, qui se rapportent au 1er trimestre 2023.
L’appareil le plus utilisé est le smartphone (96%), suivi de l’ordinateur portable (68%), de l’ordinateur fixe (47%), de la tablette (43%) et des autres appareils (37%).
Une évolution notable depuis 2021: l’augmentation de 33% à 37% d’utilisateurs d’autres appareils connectés, tels que Smart TV, console de jeu, liseuse, smart Watch, etc., illustre l’extension et la diversification des appareils connectés.
Contenus faux ou douteux
En 2023, plus de la moitié de la population (51%, contre 45% en 2021) déclare avoir vu des informations ou contenus faux ou douteux sur des sites d’information ou sur les réseaux sociaux.
L'OFS avance trois phénomènes qui peuvent expliquer cette hausse. L'intensification des usages d’Internet expose davantage de personnes et de manière plus fréquente à la désinformation. Il est probable également que les contenus faux ou douteux publiés et partagés sur le web soient plus nombreux. Enfin, la problématique étant largement présente dans les médias, une prise de conscience généralisée peut rendre les internautes plus vigilants.
Face à la désinformation, les comportements n’ont pas changé depuis 2021. Seule la moitié des internautes ayant détecté de tels contenus déclarent en avoir contrôlé la véracité ou les sources. 41% ne le font pas, pensant savoir déjà que ces informations sont fausses. Et 17%, soit plus de 600'000 personnes, reconnaissent manquer de compétences pour contrôler des contenus faux ou douteux.
Exposition à la haine
Les jeunes sont fortement exposés au discours de haine sur la toile: 60% des 15-29 ans déclarent y avoir été confrontés. Sont ciblés en premier lieu les opinions politiques ou sociales, suivies par les origines ethniques et les sujets touchant à la religion. Viennent ensuite l’orientation sexuelle, le sexe et le handicap.
Après la pandémie du Covid-19, la population utilise de nouveau plus intensément les services de voyages et d’hébergement. Les activités en ligne qui avaient connu une très forte hausse de 2019 à 2021 comme la santé et la formation se tassent, mais sans retour en arrière. Le choc de la pandémie a donc marqué les usages, qui se maintiennent à des niveaux supérieurs à 2019, note l'OFS.
Stagnation du commerce en ligne
En revanche, certaines activités caractérisant le renforcement de la transformation numérique (utilisation d’espace de stockage et des logiciels en ligne, d’équipements domestiques connectés ou e-banking) poursuivent leur expansion, indépendamment du contexte pandémique.
Enfin, on observe un plafonnement ou une légère diminution des activités déjà largement pratiquées ou ayant atteint une certaine maturité, comme la recherche d’informations ou la lecture de l’actualité en ligne.
L'e-commerce stagne également: 67% le pratiquent, mais 26% déclarent préférer faire leurs achats en magasin en 2023, comme en 2021. Et 20% dit ne pas ressentir le besoin d'acheter en ligne.
ats/asch
Méthodologie
L’enquête Omnibus TIC est effectuée tous les deux ans auprès de 3000 ménages et personnes de la population résidente permanente âgée de 15 à 88 ans. Effectuée en ligne ou par interview téléphonique, elle a eu lieu d’avril à juillet 2023.