Conseiller national depuis 2019, Jon Pult figure aux côtés du Bâlois Beat Jans sur le ticket socialiste pour remplacer Alain Berset au Conseil fédéral. Pour remporter cette course au gouvernement, le Grison mise sur les particularités de son profil. "J'ai un passé, une histoire, une biographie qui reflètent la diversité de la Suisse", clame-t-il dans La Matinale.
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"Je parle l'italien, l'allemand, le romanche, je connais la vie dans la montagne, mais aussi la vie dans les grandes villes, je peux vraiment représenter une part de la diversité en Suisse, et essayer de contribuer à rassembler et renouveler la cohésion. En outre, je représente une candidature jeune. Et ça serait une chance, je pense, pour le Conseil fédéral d'avoir aussi une personne d'une autre génération pour représenter une part de cette diversité de notre pays."
Être candidat au Conseil fédéral à 39 ans est une super prévention contre la crise de la quarantaine, parce que tout le monde vous dit que vous êtes super jeune!
Sa jeunesse suscite toutefois certaines réticences auprès des parlementaires. Jon Pult répond avec le sourire: "Être candidat au Conseil fédéral à 39 ans est une super prévention contre la crise de la quarantaine, parce que tout le monde vous dit que vous êtes super jeune!" Plus sérieusement, il ajoute: "Je trouve que comme personne de 39 ans, on en est à la moitié de sa vie, et c'est une perspective importante. J'ai encore des liens directs avec les générations encore plus jeunes, et je pense que c'est une bonne chose. J'ai exactement le même âge qu'Alain Berset quand il a été élu. Je ne pense pas que ce soit un problème."
Position pro-européenne
Un autre point qui pourrait jouer en défaveur de Jon Pult est sa position pro-européenne. Il ne s'en cache pas: "Personnellement, je trouve que l'intégration européenne serait une grande chance pour l'Europe, mais aussi pour la Suisse. Pour la stabilité, la paix, le bien-être, les relations entre les pays. Je pense que ce serait une chance pour la Suisse de faire partie du processus de décisions pour les règles dans l'Europe."
La chose importante est de trouver une solution pour les relations entre la Suisse et l'Union européenne pour les problèmes qu'on a maintenant
Le vice-président du Parti socialiste suisse est toutefois prêt à mettre de l'eau dans son vin. "Je comprends et je respecte que la grande majorité de la population en Suisse ne veut pas adhérer à l'Union européenne. Alors en tant que candidat au Conseil fédéral, je ne veux pas me battre pour cet objectif."
"Mais la chose importante est de trouver une solution pour les relations entre la Suisse et l'Union européenne pour les problèmes qu'on a maintenant. Pour la recherche en Suisse, pour l'éducation, pour la culture, pour l'économie, c'est important d'avoir une solution, il faut avoir une bonne relation, stable et forte avec l'UE. C'est vraiment une des tâches les plus importantes du Conseil fédéral de trouver des solutions intelligentes qui respectent les intérêts légitimes de la Suisse comme la protection des salaires ou la protection des services publics."
Propos recueillis par Pietro Bugnon
Version web: Antoine Schaub
La droite mijote-t-elle un plan secret pour voter hors du ticket PS?
Les socialistes auront deux options lors du vote pour la réélection d'Ignazio Cassis mercredi prochain. La première: voter pour le Tessinois et maintenir la répartition des sièges au Conseil fédéral. Deuxième option pour les parlementaires PS: soutenir le Vert Gerhard Andrey et s'attirer les foudres du PLR.
Pour le PS, le danger vient du fait que l'élection du conseiller fédéral qui remplacera Alain Berset aura lieu après celle d’Ignazio Cassis. Les partis bourgeois pourraient alors voter pour quelqu'un qui ne figure pas sur son ticket officiel. Le PLR a clairement dit que si le PS soutenait Gerhard Andrey, il se donnerait le droit de le faire. L’UDC a aussi prévenu qu'elle interpréterait ce geste comme une rupture de la concordance.
Mais même si le PS se range derrière Ignazio Cassis, il n’est pas absolument certain de placer l’un de ses deux candidats au Conseil fédéral. Selon les derniers bruits de couloir, des élus bourgeois auraient un plan secret: voter pour Gerhard Andrey en faisant croire que ces voix viennent du PS, puisque les votes sont secrets. Cela leur permettrait ensuite de justifier ensuite un choix hors-ticket au moment de l’élection de remplacement d’Alain Berset.