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Les publicités pour la malbouffe s'invitent dans le quotidien des enfants

Les marques alimentaires développent une communication toujours plus inventive pour inciter les enfants à consommer
Les marques alimentaires développent une communication toujours plus inventive pour inciter les enfants à consommer / 19h30 / 2 min. / le 11 décembre 2023
Les enfants, cibles de choix pour les industriels, passent de plus en plus de temps devant les écrans et sont donc confrontés à des milliers de publicités par jour, souvent pour des boissons ou des aliments malsains. Pour l'heure, aucune loi n'existe en Suisse pour encadrer cette pratique.

Les figurines de célèbres oeufs en chocolat qui prennent vie dans un monde virtuel et interactif ou encore des chips apéritives dans le jeu vidéo Minecraft: les industriels se montrent de plus en plus inventifs et investissent les plateformes numériques afin d'atteindre les enfants.

Les jeunes passent en effet 05h45 par jour en moyenne sur les écrans et voient donc également défiler plusieurs milliers de publicités.

Des chercheurs ont analysé les publicités se trouvant dans les vidéos YouTube les plus populaires chez les enfants. Ils ont constaté que 40% faisaient la promotion d’aliments et de boissons et la majorité concernait même des produits malsains.

Sur les réseaux sociaux comme Snapchat, TikTok et Instagram, ils montrent que 70% des enfants voient passer des publicités pour des produits alimentaires malsains et près d’une publicité sur deux concerne des fastfoods.

Conséquences à long terme

Cette stratégie s'avère payante, selon le spécialiste en communication Michael Kamm. Il explique dans le 19h30 de la RTS que les jeux vidéo captent l'attention des adolescents et leurs procurent des émotions qu'ils gardent en mémoire.

"En associant l'émotion à la visualisation d'une marque, elle permet d'être beaucoup plus facilement ancrée", indique le directeur de l'agence de communication Trio. "Lorsqu'il se retrouve à une caisse, il aura peut-être envie d'un chocolat et ça va lui permettre de générer une préférence pour une marque X ou une marque Y", poursuit-il.

Ces méthodes incitant les enfants à se tourner vers des aliments malsains inquiètent certains médecins. Les habitudes alimentaires adoptées pendant l'enfance ont en effet des conséquences à long terme sur notre santé.

"L'obésité chez l'enfant, dès l'âge de 6 ans, va induire des modifications de la paroi des artères. Elles vont être moins élastiques", explique Nathalie Farpour-Lambert, pédiatre et spécialiste de l'obésité aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). "On constate un vieillissement artériel qui correspond à un adulte de 40 ans", précise-t-elle.

>> Revoir le sujet de Temps Présent sur le rôle de l'industrie alimentaire dans l'augmentation de l'obésité :

Malbouffe, le côté obscur de l'industrie alimentaire
Malbouffe, le côté obscur de l’industrie alimentaire / Temps présent / 56 min. / le 20 janvier 2022

Pas de cadre légal

Pour l'heure en Suisse, aucune loi n'encadre la publicité pour les aliments très gras, très salés et très sucrés auprès des enfants. Certains acteurs de la grande distribution ont toutefois pris des mesures, mais il s'agit pour l'instant d'autorégulation, puisque aucune contrainte légale n'existe.

Coop dit ne pas pratiquer de marketing pour les produits malsains auprès des enfants. Migros assure ne faire aucune publicité pour ses propres produits auprès des moins de 13 ans. Lidl va plus loin et affirme avoir renoncé à toute publicité pour les produits que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère comme malsains.

Selon l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) cependant, 80% des publicités pour des boissons et produits alimentaires diffusées auprès des enfants ne répondent pas aux critères de l'OMS.

La Confédération reconnaît une défaillance. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) affirme avoir négocié pendant des années avec l’industrie alimentaire pour réduire volontairement cette publicité, sans succès.

L’OSAV espère qu'une loi pourra être votée en 2024, mais un bras de fer s’annonce déjà avec les distributeurs et les marques.

>> Les précisions dans le 19h30:

Sujet TV: Charlotte Onfroy-Barrier

Adaptation web: edel

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