Dans une pétition envoyée au procureur fédéral Andreas Müller, les requérants demandent d'ouvrir une investigation pour génocide et crimes contre l'humanité contre le président iranien. Celui-ci est accusé d'avoir participé à de la torture et des exécutions extrajudiciaires lors du massacre de 1988 contre des dizaines de milliers d'opposants.
"L'implication de Raïssi dans les massacres ne fait aucun doute et il ne l'a jamais niée", ajoutent les plaignants. Comme membre d'une commission chargé de décider qui serait tué, il serait responsable du décès de milliers de personnes, selon la pétition. Il était alors procureur général adjoint de la province de Téhéran.
Les trois opposants rappellent que l'immunité ne s'applique pas à des crimes contre l'humanité. L'un d'entre eux dit être l'un des 150 rescapés d'un bloc de 5000 détenus. Les deux autres ont passé dix ans en prison en Iran, avant de rejoindre la Suisse.
Crimes contre l'humanité
Plusieurs rapporteurs spéciaux de l'ONU ont considéré que les massacres de 1988 équivalaient à des crimes contre l'humanité.
En soutien à l'initiative des trois opposants, 215 personnalités ont signé un appel à poursuivre le président iranien. Parmi elles figurent quatre activistes suisses.
Elles demandent au Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) de ne pas convier Ebrahim Raïssi à Genève. Elles affirment que celui-ci est aussi responsable de milliers de victimes dans la répression des manifestations ces dernières années.
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Elles ajoutent que plus de 200 personnes ont été exécutées ces deux derniers mois en Iran et que de faux procès ont lieu contre des opposants en exil.
L'ONG Amnesty International avait quant à elle déjà demandé une investigation pour crimes contre l'humanité.
Ebrahim Raïssi est attendu mercredi pour le Forum mondial sur les réfugiés à Genève. Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement seront aussi de la partie.
ats/edel