Avec les intempéries et les risques aggravés de crues, la population est invitée à la prudence

Comme attendu, le niveau du lac de Bienne a continué de monter au cours de la journée de mercredi avant de se stabiliser quelque peu. De nouvelles fermetures de chemins de rives et de secteurs situés à ses abords ont été mises en place.

Les sapeurs-pompiers sont intervenus pas moins de 14 fois, a fait savoir la Ville de Bienne (BE) à l'occasion de la publication de son point de situation de fin d'après-midi.Ils ont également placé une digue mobile devant servir à protéger le bâtiment de la Société de navigation du lac de Bienne.

Durant la journée, de nombreux sacs de sable ont été distribués aux dépôts des sapeurs-pompiers de Nidau et de Gléresse. La ligne téléphonique d’informations, mise en place en début de matinée, a été aussi sollicitée. Elle sera à nouveau disponible jeudi, ont précisé les autorités.

Le niveau du lac a atteint 430,39 mètres à 7h00, avant de grimper à 430,42 mètres vers 16h30, pour un niveau de danger de 4. Celui de l'Aar est très élevé aussi, la rivière étant gonflée par les eaux de pluie et de fonte des neiges.

Le lac de Thoune se rapproche également de la limite des hautes eaux. Mercredi vers 5h, il n'était qu'à 21 centimètres de la marque du niveau de crue, fixée à 558,30 mètres d'altitude.

Les lacs de Neuchâtel et de Morat étaient à leur particulièrement touchés mercredi par la montée des eaux consécutivement aux fortes pluies de ces derniers jours. Les propriétaires de bateaux et de maisons à proximité des rives sont appelés à la plus grande prudence.

>> Les images du lac de Bienne et du Doubs dans le 12h45 :

Les rives du lac de Sarnen (OW) sont inondées depuis mercredi, suite aux fortes pluies de ces derniers jours. Le tracé ferroviaire de la compagnie Zentralbahn se retrouve partiellement sous l'eau. Son trafic est réduit en conséquence. Un service de bus a pris le relais.

Sols saturés d'eau en Valais

En Valais, la situation était sous contrôle mercredi malgré les fortes précipitations prévues jusqu'à jeudi compris. Les spécialistes craignent des glissements de terrain. La population est invitée à la prudence.

Quelque 200 litres d'eau sont déjà tombés depuis le début de l'événement météorologique en fin de semaine passée, indique le chef du service valaisan des dangers naturels Raphaël Mayoraz. Selon les prévisions, ce sont 250 litres par mètre carré qui pourraient tomber au total depuis le début des intempéries en fin de semaine passée.

Les sols sont complètement saturés, ajoute celui qui est aussi géologue cantonal. La situation est donc critique sur le front des glissements de terrain, non seulement ces prochains jours mais aussi à plus long terme. "La surveillance sera renforcée, le temps que l'eau soit drainée", détaille Raphaël Mayoraz.

Mardi, les sols saturés d'eau, notamment le long des axes routiers, ont provoqué des éboulements, des glissements de terrain ainsi que des chutes de pierres dans tout le canton, selon le Conseil d'Etat. Ce dernier a aussi décidé "de déléguer la subordination de l'Organe cantonal de conduite au (OCC) au chef du Département de la sécurité, des institutions et du sport Frédéric Favre", a-t-il indiqué dans un communiqué.

>> Voir les précisions du 19h30 sur la situation mardi en Valais :

Des tronçons valaisans fermés

Du côté des cours d'eau, la situation est davantage sous contrôle et malgré les chutes de neige en altitude, "les avalanches ne devraient pas être un problème", précise le chef du service valaisan des dangers naturels.

Sur le réseau routier, plusieurs tronçons sont fermés, mais aucun village n'est coupé du reste du monde. L'ingénieur cantonal Vincent Pellissier renvoie à la carte interactive présentant l'état des routes et disponible sur le site de la police cantonale.

Dans le Valais central, le gros rocher sous surveillance renforcée au-dessus de la route reliant Sion à Uvrier est tombé. "Aucun dégât sur la route n'est à déplorer. Les travaux de déblaiement sont en cours", souligne Vincent Pellissier.

La centrale de la police est passée d'environ 900 appels par jour à plus de 1200, "ce qui montre la forte inquiétude la population". Plus d'une trentaine d'interventions de pompiers ont eu lieu chez des privés pour des petits événements, comme des caves inondées.

Le trafic perturbé à Genève

A Genève, les deux ponts fermés à la circulation en raison de la crue de l'Arve sont à nouveau rouverts pour tous les usagers, a indiqué la police genevoise mercredi à midi. Les autorités avaient décidé d'interdire l'accès au pont des Acacias et au pont du Val d'Arve, mardi en fin de soirée, en raison du danger que faisait courir le courant et le niveau de la rivière.

Le débit de l'Arve a atteint un pic, mercredi vers 9h, avec un flot de près de 800 m3 par seconde. A midi, le débit de la rivière était redescendu aux alentours de 700 m3 par seconde. Le pont des Acacias avait déjà été rouvert aux trams des Transports publics genevois (TPG) mercredi, aux environs de 7h30.

Les pompiers du Service incendie et secours (SIS) de Genève ont également brièvement fermé à la circulation, mercredi matin, un tronçon du quai Ernest-Ansermet qui se trouve presque au niveau de la berge la rivière, afin d'y installer des barrages pour contenir les flots en cas de débordement.

Le niveau des eaux du Rhône, fleuve où se jette l'Arve, est également monté ces dernières 24 heures.

>> Les images de la Pointe de la Jonction inondée :

L'Arve est en crue pour la deuxième fois en un mois. Le 15 novembre dernier, l'Arve avait connu une crue centennale. Le débit de la rivière avait à un moment donné dépassé les 1000 m3 par seconde, un événement exceptionnel qui avait conduit les autorités à fermer 5 des 8 ponts qui permettent de franchir l'Arve dans le canton de Genève.

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Décrue amorcée à Orbe

Dans le canton du Jura, le Doubs est sorti mardi de son lit en amont de Saint-Ursanne.

La situation était stable mercredi matin au niveau des intempéries dans le canton de Vaud. A part la région des Trois-lacs, les risques et dangers sont écartés, notamment à Orbe, Vallorbe et dans le Chablais, trois zones qui avaient donné lieu à une surveillance préventive, a indiqué Alexandre Bisenz, porte-parole de la police vaudoise. "La décrue a même été amorcée à Orbe", précise-t-il.

Jusqu'ici aucun barrage mobile n'a dû être installé. Tout au plus quelques digues avaient été renforcées par les pompiers, selon la police cantonale.

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ap/hkr/iar avec ats