La Confédération veut lancer un organe consultatif pour les réfugiés

Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) va établir un cadre pour cette entité qui sera pilotée par des ONG. Cet engagement fait partie de ceux que la Suisse a dévoilés au début du second Forum mondial des réfugiés. "Le parlement suisse des réfugiés est un exemple de bonne pratique pour renforcer la participation", a affirmé la secrétaire d'Etat aux migrations Christine Schraner Burgener, en ouvrant la réunion coorganisée avec l'ONU à Genève.

La Confédération souhaite aussi soutenir davantage les efforts des pays d'accueil pour associer les réfugiés à la société. Elle va appuyer des initiatives dans plusieurs pays et au niveau multilatéral.

Elle a aussi présenté des engagements sur la lutte contre la traite humaine, l'accès à l’éducation, la protection des mineurs non accompagnés ou encore les conséquences environnementales des déplacements forcés. Pas suffisant, selon des ONG.

Certaines demandent au Conseil fédéral et aux autorités cantonales et locales davantage de réinstallations en Suisse de réfugiés depuis des Etats d'accueil surchargés. Le Conseil national doit débattre prochainement d'une possible suspension de ces places pour les prochaines années.

La guerre à Gaza inquiète

La crise des Palestiniens déplacés dans la bande de Gaza a plané sur le premier jour du forum. "Nous nous attendons à davantage de victimes civiles et de souffrances", mais aussi à davantage de "déplacements qui menacent la région", a admis mercredi le Haut commissaire pour les réfugiés Filippo Grandi. C'est "une crise humanitaire importante", a-t-il ajouté.

Symbole du poids de ce conflit, l'Italien a convié le commissaire général de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le Neuchâtelois Philippe Lazzarini, à s'exprimer dans l'après-midi. Mardi, celui-ci s'était dit "abattu" après la décision du Conseil national de couper les 20 millions de francs de contribution suisse à son agence, au moment où elle est la principale à oeuvrer dans la bande de Gaza. Une question qui sera encore discutée jeudi aux Etats.

Outre l'ONU, le conflit inquiète également le roi de Jordanie qui a appelé à une collaboration dans les efforts à mener sur la question des déplacés palestiniens. Plus largement, Abdallah a ciblé les Etats qui "tournent le dos" aux réfugiés.

Environ 4000 personnes, dont plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement et des dizaines de ministres, participent jusqu'à vendredi au forum. De nombreuses promesses sont attendues des gouvernements et des organisations internationales.

Manque de financements

Au total, environ trois quarts des réfugiés dans le monde se trouvent dans les pays du sud. Ces Etats d'accueil devraient eux "être reconnus comme un bien public mondial", estime le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR).

Mais les financements manquent. Le HCR a besoin de 400 millions de dollars d'ici la fin de l'année, a précisé Filippo Grandi. Christine Schraner Burgener a affirmé que la Suisse souhaite maintenir son enveloppe de 300 millions de francs par an entre 2024 et 2027.

Il y a quatre ans lors du premier Forum mondial des réfugiés, près de 1800 promesses avaient été lancées à Genève par des gouvernements, des organisations internationales ou d'autres acteurs. Un peu moins d'un tiers d'entre elles ont été honorées entièrement et d'autres sont en cours de réalisation. Cette année parmi les participants, plusieurs dizaines de réfugiés sont également de la partie à la réunion.

ats/iar