"La fonction de conseiller fédéral est un défi, mais j'aime les défis", a déclaré Beat Jans en annonçant officiellement sa candidature à Berne en septembre dernier. A 59 ans, le socialiste dispose d'une expérience parlementaire et gouvernementale.
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Né à Bâle le 12 juillet 1964, Beat Jans a effectué un apprentissage d'agriculteur. Il a ensuite obtenu un diplôme d'agrotechnicien, puis un diplôme en sciences de l'environnement à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Il a aussi enseigné à l'Université de Bâle. Il est marié et père de deux filles âgées de 16 et 18 ans.
Le Bâlois a adhéré au PS en 1998. Il en a présidé la section de Bâle-Ville de 2000 à 2005. Sous sa présidence, les socialistes ont obtenu un troisième siège à l'exécutif cantonal et la gauche, avec l'Alliance verte, est devenue majoritaire au gouvernement.
Environnement et énergie
Beat Jans a été élu au Grand Conseil de Bâle-Ville en 2001 et y est resté jusqu'en 2011. Il a siégé au Conseil national de mai 2010 à décembre 2020. ll y a été membre de la commission de l'économie et y a été particulièrement actif dans les dossiers sur l'environnement et l'énergie.
En 2015, le Bâlois a connu une défaite lorsque le PS lui a préféré Roger Nordmann pour présider le groupe socialiste aux Chambres. Il avait aussi fait connaître son intérêt pour l'unique siège de Bâle-Ville au Conseil des Etats, mais il a finalement renoncé à se porter candidat pour laisser la place à Eva Herzog.
Beat Jans a été vice-président du PS suisse de 2015 à 2020. Il est entré en fonction au gouvernement de Bâle-Ville en février 2021 après avoir été élu au 1er tour. Son expérience dans un exécutif a été un atout. Le fait qu'il ne siégeait plus à Berne depuis trois ans n'a pas été un désavantage. Ni le fait que le lobby paysan était contre lui: même s'il est expert en agriculture, son orientation écologiste a fâché une grande partie du monde agricole lorsqu'il était conseiller national.
Un "bâtisseur de ponts"
Ses amis politiques disent de lui qu'il est un "bâtisseur de ponts" et qu'il sait forger des compromis. Il sait aussi faire face aux critiques. Il se concentre sur les faits et "l'esbrouffe n'est pas son truc", selon le président du National Eric Nussbaumer (PS/BL). Beat Jans est jugé charismatique, éloquent et proche du peuple.
Le Bâlois était le plus âgé des deux prétendants officiels à la succession d'Alain Berset. Lors de l'étape genevoise de la tournée de présentation des candidats, il a évoqué son parcours atypique qui l'a conduit à un apprentissage d'agriculteur. "J'ai grandi dans une famille d'ouvriers et j'ai fréquenté des personnes qui n'ont pas fait d'études, j'ai toujours été sensible au destin des gens qui ne sont pas privilégiés", avait-il déclaré.
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En se portant candidat à la succession d'Alain Berset, Beat Jans a rappelé que Bâle-Ville n'était plus représenté au Conseil fédéral depuis 50 ans. Le dernier conseiller fédéral du demi-canton était Hans-Peter Tschudi, de 1959 à 1973. Depuis 1848, Bâle-Ville n'a eu qu'un seul autre conseiller fédéral, Ernst Brenner de 1897 à 1911.
ats/juma
Les avantages financiers du conseiller fédéral
Beat Jans gagnera environ 472'000 francs brut par en tant que conseiller fédéral à partir de l'année prochaine. S'y ajoute une indemnité forfaitaire annuelle de 30'000 francs. Et la Confédération prendra à sa charge les frais des télécommunications.
Un conseiller fédéral a droit à deux véhicules, un officiel et un de fonction ainsi qu'à un abonnement général de 1ère classe et un abonnement général pour les remontées mécaniques.
Rente à vie en cas de départ
Alain Berset, qui a quitté le gouvernement, recevra lui une rente annuelle à vie correspondant à la moitié de sa rémunération comme ministre, soit environ 220'000 francs. Pour obtenir cette rente complète, les conseillers fédéraux doivent avoir passé au moins quatre ans au gouvernement ou être partis pour des raisons de santé.
Mais la législation prévoit qu'ils ne doivent pas gagner davantage après leur départ que leurs collègues en fonction. Ainsi, les anciens ministres qui décident d'exercer une activité rémunérée ou qui siègent dans des conseils d'administration doivent rétrocéder à la Confédération ce qu'ils gagnent de plus qu'un conseiller fédéral en place.