Elisabeth Baume-Schneider reprend l'Intérieur, Beat Jans au DFJP
Elu mercredi au Conseil fédéral, Beat Jans va prendre la tête du Département fédéral de justice et police et c'est Elisabeth Baume-Schneider qui reprend le Département de l'intérieur des mains d'Alain Berset. Les cinq autres ministres conservent leurs dicastères.
Le départ d'Alain Berset a occasionné une rocade surprise au sein du Conseil fédéral. En place depuis un an, Elisabeth Baume-Schneider va quitter le DFJP pour reprendre le Département de l'intérieur (DFI), un dicastère que l'on qualifie volontiers de "mammouth", avec notamment la gestion de la santé, des assurances sociales, de la prévoyance professionnelle, de la culture et de l'égalité.
Son collègue socialiste Beat Jans va lui remplacer la Jurassienne à la tête du dicastère de Justice et Police, a fait savoir la Chancellerie fédérale jeudi.
>> Retour sur l'élection de Beat Jans au Conseil fédéral : Le socialiste bâlois Beat Jans accède au Conseil fédéral, le PLR sauve ses deux fauteuils
Pas d'autres changements
L'UDC Guy Parmelin reste à la tête du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Ignazio Cassis continuera à gérer le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le ministre PLR n'a encore jamais dû affronter le peuple en votation populaire.
Viola Amherd (Centre) se maintient au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et du sport (DDPS). Karin Keller-Sutter continuera à diriger les Finances (DFF), département que la libérale-radicale a obtenu il y a un an.
Albert Rösti (UDC) avait lui hérité du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la télécommunication (DETEC) l'année passée et il restera à ce poste.
Plusieurs votations importantes pour Elisabeth Baume-Schneider
Elisabeth Baume-Schneider est enthousiaste à l'idée de changer de département. "Je me réjouis de prendre la direction du Département de l'intérieur et de mettre mon expertise et mon énergie au service du social, de la santé et de la culture", a réagi la conseillère fédérale sur X, anciennement Twitter.
A la tête du DFI, la Jurassienne, assistante sociale de formation, sera ainsi en charge de plusieurs votations importantes l’an prochain. Dès le mois de mars figureront au menu une initiative du PS demandant une 13e rente AVS et une autre des Jeunes PLR sur la retraite à 66 ans.
Un autre défi attend la nouvelle ministre de l'Intérieur: la réforme du deuxième pilier, qui prévoit une réduction du taux de conversion pour les rentes. La gauche s’y est opposée avec un référendum et la population suisse sera certainement appelée aux urnes en juin.
Par ailleurs, le peuple devrait se prononcer sur les deux initiatives du PS et du Centre concernant les primes maladies. Les contre-projets proposés par le Parlement ne sont pas suffisants aux yeux des deux partis.
Elisabeth Baume-Schneider hérite également du très épineux dossier des tarifs médicaux. La bataille entre les assureurs, les hôpitaux et les médecins sur le nouveau tarif médical qui doit prendre le relais du Tarmed pour les soins ambulatoires fait rage depuis des années. Deux systèmes sont sur la table.
La migration et l'asile pour Beat Jans
Pour sa part, Beat Jans devra trouver ses marques au Département fédéral de justice et police. Durant sa première année à ce poste, sa collègue de parti avait été sous le feu des critiques de la droite pour sa politique en matière d'asile.
L'UDC et le PLR lui demande notamment de revenir en arrière sur la nouvelle réglementation qui permet aux femmes afghanes d'obtenir plus facilement l'asile en Suisse. Une session extraordinaire est agendée pour la semaine prochaine.
Avec Beat Jans, le DFJP connaît son troisième chef en trois ans: la PLR Karin Keller-Sutter l'a dirigé de 2019 à 2022, avant de passer le témoin à Elisabeth Baume-Schneider au début de cette année. Qui cède à son tour les commandes à son camarade bâlois.
boi avec ats
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Le PS satisfait
Le Parti socialiste se dit satisfait des départements obtenus par ses deux conseillers fédéraux. Elisabeth Baume-Schneider pourra faire avancer la Suisse solidaire face aux nombreux défis à venir en matière de primes maladie ou encore de renforcement du pouvoir d’achat. Quant à Beat Jans, il pourra, à la tête du DFJP, "aider à fluidifier les relations" avec l'UE, juge-t-il.
La Jurassienne a une excellente expérience dans les domaines de la santé et du social, juge le PS jeudi dans communiqué. La future cheffe du Département fédéral de l'intérieur a fait des études en sciences économiques et sociales, avant de travailler en tant qu’assistante sociale. Après son passage au gouvernement jurassien, elle a dirigé la Haute Ecole de travail social et de la santé à Lausanne.
La présence du nouveau conseiller fédéral Beat Jans au Département fédéral de justice et police constitue "une excellente nouvelle pour les droits humains, la protection des plus faibles et des personnes en fuite, ainsi que pour la défense d’une Suisse humaniste et ouverte", considère le PS.
"Rassembleur", le Bâlois pourra aider à fluidifier les relations avec nos partenaires dans le dossier européen.
Des critiques contre Elisabeth Baume-Schneider
Le camp bourgeois se montre critique à l'encontre de la nouvelle cheffe du DFI. "Nous sommes confrontés à d'énormes défis dans le domaine des assurances sociales et de la santé. Nous avons besoin d'une personnalité forte et ce n'est pas le cas de Mme Baume-Schneider", a déclaré le chef du groupe UDC aux Chambres Thomas Aeschi, cité par le portail blick.ch.
Les présidents du PLR Thierry Burkart et du Centre Gerhard Pfister parlent pour leur part de "fuite" dans les colonnes des journaux du groupe Tamedia.
Le président des Vert-e-s Balthasar Glättli a lui assuré jsur X faire confiance à Beat Jans pour gérer le dossier de l'asile. En tant que président du gouvernement de Bâle-Ville, il connaît au quotidien aussi bien les opportunités et les défis de la migration que les espaces de vie et économiques qui traversent les frontières nationales, ajoute le conseiller national zurichois.