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Elisabeth Baume-Schneider "se réjouit" de reprendre le DFI

La reprise du Département fédéral de l’Intérieur par Elisabeth Baume-Schneider a surpris l’ensemble de la classe politique suisse. Explications.
La reprise du Département fédéral de l’Intérieur par Elisabeth Baume-Schneider a surpris l’ensemble de la classe politique suisse. Explications. / 19h30 / 2 min. / le 15 décembre 2023
En prenant la tête du Département fédéral de l'Intérieur (DFI), Elisabeth Baume-Schneider crée la surprise. Mais pour la ministre socialiste, ce changement de département n'est "pas une fuite", mais une "possibilité", a-t-elle dit vendredi devant les médias.

"Je me réjouis de reprendre la responsabilité", a déclaré Elisabeth Baume-Schneider vendredi devant les médias. Et de rappeler son parcours dans le social. Ses études, son métier, son expérience au gouvernement sont tous dirigés vers ce domaine, a rappelé la Jurassienne.

"Je pourrai mettre mon expertise au service de domaines qui me sont proches." Interrogée sur les dossiers compliqués auxquels elle sera confrontée, elle a répondu qu'elle ne cherchait pas la facilité".

"J'ai eu le privilège d'être à la tête du DFJP qui est aussi un département exigeant par ses thèmes." Mais c'est un "plaisir" de prendre les rênes du DFI.

>> Lire aussi : Elisabeth Baume-Schneider reprend l'Intérieur, Beat Jans au DFJP

Changement après un an

Un changement de département après un an est "très inhabituel" et "surprenant", estime Nenad Stojanovic, interrogé jeudi soir par Keystone-ATS. "Personne ne s'y attendait." La Jurassienne "n'avait pas réussi son démarrage, c'est le contexte qui la pousse à changer maintenant".

Elisabeth Baume-Schneider a eu du mal à imposer ses propositions dans le dossier de l'asile au gouvernement ou au Parlement, explique le politologue. Elle a notamment dû renoncer à son projet d'installer temporairement des requérants dans des conteneurs sur des terrains de l'armée.

La ministre de Justice et Police avait demandé aux Chambres quelque 130 millions de francs pour créer 3000 places d'accueil supplémentaires. Le Conseil des Etats s'y est opposé et a coulé le projet.

Le précédent Burkhalter

Le passage au Département fédéral de l'intérieur (DFI) est pour elle une chance de prendre un nouveau départ. La dernière fois qu'un conseiller fédéral - Didier Burkhalter - avait changé de département après une période relativement courte, il avait tout de même attendu deux ans.

Le PLR neuchâtelois avait dirigé le DFI de l'automne 2009 à 2011, avant de passer aux Affaires étrangères et d'y rester jusqu'à sa démission en 2017. A l'intérieur, il avait essayé de lever les blocages, mais s'est heurté à des obstacles. Il avait par exemple tenté en vain de sauver la 11e révision de l'AVS en proposant des compromis.

Avec le socialiste Beat Jans, le Département de la justice connaît son troisième chef en trois ans: la PLR Karin Keller-Sutter l'a dirigé de 2019 à 2022, avant de passer le témoin à Elisabeth Baume-Schneider au début de cette année. Qui cède à son tour les commandes à son camarade bâlois.

Poste peu convoité

Pour Lukas Golder, de l'institut gfs.bern, le Département fédéral de justice et police (DFJP) devient aussi peu attractif que celui de la défense (DDPS) autrefois. Sur le réseau X, le politologue a parlé de "patate chaude de la migration".

Le poste est peu convoité notamment parce qu'il nécessite de gérer le très sensible dossier de l’asile. Ces derniers mois, Elisabeth Baume-Schneider a été la cible d’attaques virulentes de l’UDC. Le premier parti de Suisse tient en effet la socialiste pour responsable de ce qu’il appelle "le chaos de l’asile".

En changeant de département, Elisabeth Baume-Schneider fait le choix d'une année 2024 très chargée. Elle devra défendre au moins six objets en votation populaire. La socialiste défendra notamment la position collégiale du Conseil fédéral contre son propre parti en s'opposant à une treizième rente AVS ou à une limitation des primes d'assurance maladie.

Elisabeth Baume-Schneider sera donc particulièrement exposée et sous le feu des critiques durant l’année à venir.

ats/fgn

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