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Elisabeth Baume-Schneider: "La rocade de départements s'est passée très sereinement au Conseil fédéral"

Elisabeth Baume-Schneider sur le plateau de la Grande édition. [RTS]
Elisabeth Baume-Schneider s'explique dans Mise au Point sur son changement de département / L'actu en vidéo / 5 min. / le 17 décembre 2023
Invitée dimanche dans l'émission Mise au Point, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider est revenue sur son choix de quitter le Département de justice et police pour reprendre celui de l'Intérieur. Un changement qui s'est passé "sereinement" au sein du Conseil fédéral et qu'elle justifie par son expérience dans le social.

Le départ d'Alain Berset du Conseil fédéral a provoqué une rocade surprise au sein du gouvernement. Jeudi, la Chancellerie fédérale a annoncé que la ministre Elisabeth Baume-Schneider, en place depuis un an à la tête du Département fédéral de justice et police (DFJP), allait quitter le DFJP pour reprendre le Département fédéral de l'intérieur (DFI), important dicastère chargé notamment de la gestion de la santé, des assurances sociales, de la prévoyance professionnelle, de la culture et de l'égalité.

La Jurassienne sera remplacée au DFJP par son collègue socialiste Beat Jans, élu mercredi à la succession d'Alain Berset. Devant la presse, elle s'est réjouie de "reprendre la responsabilité" et "mettre [son] expertise au service de domaines qui [lui] sont proches".

>> Lire : Elisabeth Baume-Schneider "se réjouit" de reprendre le DFI

Mais les changements de département après une courte période sont inhabituels. Certains estiment que le départ d'Elisabeth Baume-Schneider du DFJP est motivé par les difficultés de la ministre à imposer ses propositions dans le dossier de l'asile au gouvernement et au Parlement. Ces derniers mois, elle a été la cible d'attaques virulentes sur ce dossier, notamment de la part de l'UDC. Le premier parti de Suisse tient en effet la socialiste pour responsable de ce qu'il nomme "le chaos de l'asile".

"Beaucoup de plaisir" au DFJP

Dimanche, dans l'émission Mise au point de la RTS, Elisabeth Baume-Schneider s'est défendue d'un échec qui aurait motivé cette transition. "Il ne s'agit pas de changer pour changer. C'est aussi pour me tourner vers une matière qui est beaucoup plus proche de mon parcours de vie et de mes expériences. C'est surtout cela qui m'intéresse", a répété la ministre, assistante sociale de formation.

À ses yeux, cette rocade de départements entre le DFJP et le DFI s'est d'ailleurs passée "très rapidement et très sereinement au sein du Conseil fédéral". Elle assure également que son travail au sein du DFJP lui a procuré "beaucoup de plaisir". "Je n'ai pas été malheureuse lorsque le département m'a été attribué. Ce n'était pas mon premier choix, mais ça n'a pas été une insatisfaction non plus." Malgré les difficultés rencontrées ces douze derniers mois au sein de son dicastère, elle dit avoir apprécié la complexité et les négociations.

Le dossier de l'asile n'est pas aussi difficile qu'on voudrait le faire croire. [...] Je crois que nous pouvons prendre les choses en main si on nous laisse nous expliquer et agir

Elisabeth Baume-Schneider, conseillère fédérale

Lors de son année à la tête du DFJP, Elisabeth Baume-Schneider a notamment dû renoncer à son projet d'installer temporairement des requérants dans des conteneurs sur des terrains de l'armée. La ministre avait demandé au Parlement quelque 130 millions de francs pour créer 3000 places d'accueil supplémentaires. Le Conseil des Etats s'y est opposé cet été et a coulé le projet.

>> Relire : Le Parlement enterre le crédit pour les conteneurs destinés aux demandeurs d'asile

"Ce qui a été difficile pour moi, c'est que je n'ai jamais pu défendre [ce projet] devant les Chambres fédérales. C'est assez particulier, car il s'agit d'une question de budget", a fait remarquer la Jurassienne, soulignant le caractère éminemment politique et émotionnel de la thématique.

Selon elle, le dossier de l'asile "n'est pas aussi difficile qu'on voudrait le faire croire", notamment car il y a une forte solidarité au sein de la population. "Il y a en revanche une certaine pression, on l'a vu encore récemment à Boudry. Mais je crois que nous pouvons prendre les choses en main, si on nous laisse nous expliquer et agir."

>> Un an en coulisses avec une nouvelle conseillère fédérale :

La Grande Édition : un an en coulisses avec une nouvelle conseillère fédérale
La Grande Édition : un an en coulisses avec une nouvelle conseillère fédérale / Mise au point / 52 min. / le 17 décembre 2023

Une année à venir chargée

La conseillère fédérale se réjouit de ses futures responsabilités dans le cadre d'un mandat "qui ne sera pas simple, avec son lot de votations et de thématiques où je serai opposée à mon parti". L'année 2024 sera en effet bien chargée pour le DFI. Dès le mois de mars figureront au menu une initiative du PS demandant une 13e rente AVS et une autre des Jeunes PLR sur la retraite à 66 ans.

Un autre défi attend la nouvelle ministre de l'Intérieur: la réforme du deuxième pilier, qui prévoit une réduction du taux de conversion pour les rentes. La gauche s’y est opposée avec un référendum et la population suisse sera certainement appelée aux urnes en juin. Le peuple devrait par ailleurs se prononcer sur les deux initiatives du PS et du Centre concernant les primes maladie. Elisabeth Baume-Schneider hérite également du très épineux dossier des tarifs médicaux.

Interrogée sur les qualités avec lesquelles elle entend mener sa nouvelle législature à la tête du DFI et tirées de cette première année d'expérience au Conseil fédéral, la ministre jurassienne a dit vouloir miser sur "la confiance et le dialogue".

>> Voir l'intégralité des entretiens de La Grande Edition :

La Grande Édition : le débat
La Grande Édition : le débat / Mise au point / 44 min. / le 17 décembre 2023

Propos recueillis par Nathalie Ducommun

Texte web: Isabel Ares

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