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Petros Mavromichalis: les craintes suisses en cas d'accord avec l'UE sont un "épouvantail agité"

Mandat de négociation entre l'Union européenne et la Suisse: interview de Petros Mavromichalis
Mandat de négociation entre l'Union européenne et la Suisse: interview de Petros Mavromichalis / Forum / 7 min. / le 17 décembre 2023
Petros Mavromichalis, ambassadeur de l'Union européenne en Suisse, a réagi dimanche au micro de la RTS au feu vert du Conseil fédéral sur le projet de mandat de négociation avec l'UE. Selon lui, les craintes exprimées face à un possible accord de la Suisse avec Bruxelles, notamment sur la question des salaires et de la souveraineté, ne sont pas fondées.

Le Conseil fédéral a approuvé vendredi le projet de mandat de négociation avec l'Union européenne (UE). Le texte, qui continent les lignes directrices des négociations, vise à stabiliser et développer la voie bilatérale avec l'UE.

>> Lire en détail : Le projet de mandat de négociation avec l'UE approuvé par le Conseil fédéral

Interrogé dimanche dans l'émission Forum de la RTS, l'ambassadeur de l'UE en Suisse Petros Mavromichalis s'est montré optimiste pour le futur des relations entre la Confédération et Bruxelles. "Il y a une certaine assurance que ce qui est sur la table est assez proche d'un accord pouvant recueillir l'assentiment des deux parties", a-t-il assuré.

Selon le diplomate, ces négociations permettraient à la Suisse de "préserver et renforcer un modèle de relations avec l'Union européenne - son premier partenaire commercial - taillé sur mesure".

Une "souveraineté en commun"

Petros Mavromichalis estime que la Suisse ne perdrait pas sa souveraineté en cas d'accord avec l'UE. Les inquiétudes concernant l'affaiblissement de la protection des salaires helvétiques ne sont par ailleurs pas fondées, d'après l'ambassadeur.

"Je ne partage ni l'un ni l'autre point. Nos Etats membres sont souverains, il s'agit d'exercer cette souveraineté en commun. En l'occurrence, on ne parle même pas d'adhésion de la Suisse à l'Union européenne, qui impliquerait ce partage de souveraineté, mais simplement de participation de la Suisse au marché intérieur [européen] et au respect de ses règles", a-t-il précisé.

"Quant à la pression sur les salaires, cela relève plutôt de la crainte ou d'un épouvantail que l'on agiterait. La Suisse n'est pas un cas unique ou isolé. Nos Etats membres ont des niveaux de salaires et de développement économique très différenciés. A la suite du dernier élargissement, les travailleurs allemands ne travaillent pas à des salaires polonais, et les travailleurs autrichiens ne travaillent pas non plus à des salaires slovènes. Donc je ne vois pas pourquoi il en serait différemment en Suisse", a ajouté le diplomate.

>> Ecouter aussi le débat dans Forum entre Pierre-André Page, conseiller national UDC fribourgeois, et Chantal Tauxe, vice-présidente du Mouvement européen suisse :

Rapprochements UE-Suisse: débat entre Pierre-André Page et Chantal Tauxe
Rapprochements UE-Suisse: débat entre Pierre-André Page et Chantal Tauxe / Forum / 8 min. / le 17 décembre 2023

Propos recueillis par Thibaut Schaller/iar

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