"J'ai tout donné à chaque instant", confie Alain Berset après 20 ans au Palais fédéral
Alain Berset achève une longue carrière politique. D'abord élu au Conseil des Etats en 2003, le Fribourgeois a rejoint le Conseil fédéral le 1er janvier 2012. "J'ai tout donné pendant ces vingt années, à chaque instant", déclare-t-il dimanche sur le plateau du 19h30. "Il n'y a pas de regrets".
Le président de la Confédération a par conséquent souhaité "beaucoup de force et de courage" à son successeur socialiste Beat Jans. Son département, celui de l'Intérieur, a par ailleurs été repris par sa collègue de parti Elisabeth Baume-Schneider. Il a souligné la nécessité de "temps" et de "patience" pour faire progresser les dossiers.
En douze ans, Alain Berset considère être resté fondamentalement le même. Mais la Suisse et le monde qui l'entoure ont bien évolué, surtout avec les nouveaux modes de communication qui ont émergé ces dernières années. "Le temps est devenu beaucoup plus bref", déclare-t-il.
Cette communication provoque du "bruit" dont il faut faire abstraction pour discerner "les lignes importantes". Il devient plus difficile, sur le plan politique, de "développer des projets" pour les générations futures, selon le conseiller fédéral.
Soigner rapidement
Concernant la hausse des primes maladie, Alain Berset dénonce une certaine hypocrisie. "Ce serait très facile de les réduire: on coupe les prestations, on augmente la part que chacun doit payer de sa poche", détaille-t-il. Le ministre de la Santé estime s'être battu pour préserver le catalogue de soins pris en charge et éviter la hausse des franchises.
L'inflation provoquée par ces décisions doit désormais être "freinée", mais le Fribourgeois souligne que l'importance d'un système de santé réside surtout dans sa rapidité et sa qualité.
Garder des repères
Au sujet d'un socialisme désormais plus sociétal que social, l'élu du PS considère que des repères - la répartition des richesses, l'égalité d'accès à la formation et à la santé - restent "fondamentaux". Aujourd'hui, "on a des questions d'identité et de genre qui se posent", importantes aussi, mais celles-ci ne doivent pas "déstructurer l'organisation de la société".
Alain Berset, conseiller fédéral populaire, précise encore que le contact avec la population lui a donné de l'énergie tout au long de son mandat, indiquant qu'"il est important d'expliquer pourquoi on fait de la politique, ce qu'on fait, d'écouter les critiques" aussi. Déclarant avoir "un agenda très vide au début de l'année prochaine", il conclut en souhaitant "à tous et à toutes, collectivement et individuellement, d'être heureux".
Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaptation web: Mérande Gutfreund