Depuis l'introduction de la statistique de l'aide sociale en 2005, ce taux n'a été atteint qu'une seule fois, indique lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. Les craintes que les conséquences tardives de la pandémie de Covid-19, le chômage en particulier, n'aient une incidence négative sur l'aide sociale ne se sont donc toujours pas confirmées.
Cette évolution positive a été favorisée d'une part de façon durable par les mesures mises en oeuvre par la Confédération et les cantons jusqu'à fin 2021 pour atténuer les conséquences sociales de la pandémie. D'autre part, la croissance économique soutenue et la situation favorable sur le marché du travail ont eu un effet positif.
Par rapport à l'année précédente, 2022 a enregistré une baisse de 5,9% du nombre de nouveaux dossiers d'aide sociale ouverts. Parallèlement, le nombre de dossiers clôturés a augmenté de 0,9%.
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Taux élevé chez les groupes à risque
Le recul du taux d'aide sociale s'observe dans tous les groupes à risque. Les taux restent les plus élevés pour les mineurs (4,8%), les étrangers (5,9%) et les personnes divorcées (4,5%). Mais c'est dans ces groupes que la baisse a été la plus marquée (au moins -0,2 point).
La secrétaire générale adjointe de la CSIAS, la Conférence suisse des institutions d'action sociale, Corinne Hutmacher-Perret, constate peu de changement au sein des groupes à risque: "les groupes à risque restent les mêmes et certains sont en augmentation. Notamment les personnes sans formation professionnelle, 49,5% des gens à l'aide sociale n'ont fait que l'école obligatoire. Il y a aussi les familles monoparentales et les mineurs, qui sont 76'000 à être soutenus par l'aide sociale."
Corinne Hutmacher-Perret ajoute que le recours de longue durée concerne principalement ces groupes, mais aussi les personnes qui sont dans des situations de santé ne leur permettant pas de travailler, mais qui ne sont pas "suffisamment malades" pour toucher l'AI.
Propos recueillis par Coraline Pauchard
Adaptation web: mac avec ats
Surreprésentation du statut S
L'an dernier, 66'700 personnes bénéficiant du statut de protection S ont perçu de l'aide sociale, parmi lesquelles 21'400 mineurs. Comme ils n'ont pas le droit à une rente AVS ou à des prestations complémentaires, les bénéficiaires de ce statut sont surreprésentés dans l'aide sociale, avec une part de 1,7%.
Le nombre de demandes d'asile déposées en Suisse en 2022 (sans le statut S) a bondi de 64,2% sur un an, ce qui s'est traduit par un accroissement de 6,1% du nombre de bénéficiaires de l'aide sociale dans le domaine de l'asile (32'100 personnes). Dans le domaine des réfugiés, le nombre de bénéficiaires a en revanche reculé de 2,8%, pour atteindre environ 22'500 personnes.