En avril, l'exploitation des drones avait été suspendue par l'armée à la suite d'un incident technique. Une enquête a permis de déterminer la cause du problème, qui a été résolu.
Par la suite, armasuisse a entamé des négociations avec le fabricant israélien Elbit afin d'obtenir des compensations pour les coûts occasionnés. De plus, la firme a dû payer des peines conventionnelles pour les retards causés par ces problèmes techniques, précise armasuisse.
Désormais, c'est la situation au Proche-Orient qui a un impact. Depuis octobre, le contexte s'est dégradé et Elbit travaille dans des conditions nettement plus difficiles. De plus, les spécialistes suisses sont dans l'impossibilité de se rendre en Israël en raison de la situation sur place, constate armasuisse.
Compensations
Dans ce contexte, armasuisse a "jugé nécessaire d'accorder plus de temps au fournisseur pour l'exécution du contrat." Le projet devrait désormais s'achever fin 2026 au lieu de fin 2024 comme attendu. Elbit doit fournir une compensation à la Suisse au titre de la prolongation de la durée du contrat ainsi que pour les coûts occasionnés au printemps 2023.
L'entreprise s’est engagée à fournir à armasuisse un paquet de support supplémentaire d'une valeur de plusieurs dizaines de millions de francs.
Sans pilote et non armé
Sans pilote et non armé, les appareils de type Hermes 900 HFE mesurent neuf mètres de long et dix-sept mètres d'envergure. Ils peuvent être engagés de jour comme de nuit et savent détecter avions, drones et missiles. En Suisse, ils serviront à surveiller les frontières, rechercher des personnes disparues en montagne ou évaluer une situation après une catastrophe naturelle.
Ce n'est pas la première fois que ce projet, avalisé par le Parlement en 2015, prend du retard. Les drones auraient dû être mis en service en 2019, quand les anciens appareils de type Ranger ont été retirés. Le premier délai était en partie dû à la pandémie, mais aussi parce que le fournisseur israélien a sous-estimé le temps nécessaire à la construction.
Trois des six drones de reconnaissance ADS15 ont pour l'instant été livrés. La vente a coûté jusqu'ici 300 millions de francs. Des voix ont plusieurs fois critiqué l'achat de technologie militaire israélienne, notamment à gauche et au sein d'ONG.
ats/fgn