Après un début raté, le nouveau Secrétariat d'Etat à la politique de sécurité tient son chef
Le SEPOS doit voir le jour le 1er janvier prochain. Mais sa création a connu des ratés, notamment avec le renoncement abrupt du chef désigné. Nommé le 15 septembre au poste de secrétaire d'Etat, Jean-Daniel Ruch y a renoncé fin octobre. Plusieurs médias ont rappelé qu'il avait été sous le feu des critiques ces derniers temps en raison des contacts qu'il avait entretenus avec le Hamas dans ses fonctions précédentes de diplomate.
Le Conseil fédéral a annoncé le 19 avril la création d'un Secrétariat d'Etat dédié à la sécurité civile. Ce nouvel organe, directement subordonné à la ministre de la Défense Viola Amherd, doit notamment contrer la désinformation et les cyberattaques.
La Valaisanne affirmait alors vouloir "rassembler les forces en un seul endroit" pour améliorer la coordination sur les thématiques de politique de sécurité à l'interne du DDPS et entre les différents départements fédéraux.
Différentes positions au sein du DDPS
Markus Mäder, 52 ans, est actuellement chef des Relations internationales de la Défense. Il a étudié l'histoire, la géographie, les sciences constitutionnelles à l'Université de Zurich et effectué un séjour de recherche au Centre for Defence Studies du King's College à Londres. Il a exercé différentes positions au sein du Département fédéral de la défense (DDPS).
Agée de 53 ans, Pälvi Pulli assurera la suppléance du secrétaire d'Etat. Elle dirigera le domaine Stratégie et coopération au SEPOS.
Cahier des charges peu concret
Quoi qu'il en soit, Markus Mäder, qui remplacera Jean-Daniel Ruch avant même que celui-ci ne prenne ses fonctions, fait figure de second choix.
Avec lui, Viola Amherd mise sur l’expérience: "Il connaît bien la politique de sécurité de la Suisse, à la fois au niveau civil et militaire", a dit la conseillère fédérale.
En tant que premier Secrétaire d’Etat à la politique de sécurité, il devra mettre en place ce nouvel organe dès le premier janvier. Objectifs: contrer la désinformation et les cyberattaques, mais aussi renforcer la collaboration en matière de sécurité avec l’Union européenne et l’OTAN. Un cahier des charges qui se révèle peu concret à ce stade.
La perle rare?
Pour Gerhard Andrey, conseiller national vert fribourgeois membre de la commission sur la politique de sécurité, il est trop tôt pour dire si Viola Amherd a trouvé la perle rare.
"On va le découvrir", sourit-il au micro de Forum. "Mais ce que je trouve un peu problématique avec ce choix, c'est qu'il a un profil militaire. La sécurité, c'est bien plus que l'armée. J'aurais souhaité voir un profil plus politique ou en tout cas civil, et moins militaire. Mais au niveau de la personnalité, je ne connais pas encore ce monsieur. Il faut lui laisser le temps de se faire une place."
Il craint en outre que ce nouveau Secrétariat d'Etat à la politique de sécurité (SEPOS) affaiblisse l'Office fédéral de la cybersécurité qui vient également d'être créé. "Il y a aussi des tâches opérationnelles de cybersécurité dans ce nouveau Secrétariat d'Etat. J'ai peur que ça ne dilue les compétences. Il peut y avoir doublon."
ats/ther/fgn