L'initiative populaire "Oui à l'interdiction d'importer du foie gras" (initiative foie gras) veut interdire constitutionnellement l'importation de foie gras et de produits à base de cet abat. Le texte "Oui à l'interdiction d'importer des produits à base de fourrure fabriqués dans des conditions de cruauté envers les animaux" (initiative fourrure) vise à interdire l'importation de fourrures.
Les produits en question sont interdits de fabrication en Suisse mais y sont "importés en masse", rappelle jeudi l'Alliance animale Suisse (AAS), qui a lancé les textes en juin 2022.
Selon ses chiffres, 350 tonnes de fourrure arrivent chaque année en Suisse, dont la moitié de Chine "où la maltraitance envers les animaux est quotidienne". Pour le foie gras, les importations atteignent 200 tonnes, pour un produit qui nécessite "le gavage forcé de centaines de milliers d'animaux".
Valeur symbolique
En cette période de Fêtes où le foie gras est largement consommé, le dépôt de ces initiatives "a aussi une valeur symbolique et questionne sur ce que nous sommes", écrit l'AAS, qui réunit les organisations Animal Trust, Wildtierschutz Schweiz et Animal équité, avec le concours de plusieurs associations partenaires.
"Tant de souffrances infligées (aux animaux), pour des produits dont il serait possible de se passer", déplore l'alliance. Ces initiatives "permettront d’ouvrir un débat sur nos incohérences", poursuit l'AAS, pour qui "tous les êtres vivants méritent d’être respectés et protégés".
Déclaration obligatoire
En Suisse, le Parlement a récemment renoncé à interdire les importations de foie gras, estimant qu'elle entraînerait probablement un tourisme d'achat vers la France en Suisse romande. Le foie gras fera l'objet d'une déclaration obligatoire.
Tous les pays européens ou presque interdisent le gavage des oies et des canards. En Suisse, la production de foie gras est interdite depuis plus de 40 ans. Font exceptions la France, la Hongrie ou la Bulgarie.
ats/mac