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Train ou voiture? La comparaison des temps d'accès aux stations de ski

Les acteurs du tourisme se battent pour améliorer l’offre des transports publics
Les acteurs du tourisme se battent pour améliorer l’offre des transports publics / 19h30 / 2 min. / le 28 décembre 2023
Entre 35 minutes de moins et 1h40 de plus: la RTS a comparé les temps de parcours en transports publics et en voiture entre les chefs-lieux des cantons romands et les principales stations de ski des Alpes.

Pour calculer les différents temps de parcours, la RTS a sélectionné d'une part un trajet en train via le site des CFF, le 28 décembre, pour une arrivée en station avant 9h30, et d'autre part un itinéraire en voiture, sans bouchons, sur Google Maps.

Résultat, les transports publics ne sont plus rapides que dans 6 cas sur les 105 analysés, soit un peu moins de 6%. La palme revient au trajet Berne-Saas Fee, qui affiche 1h57 en train et bus, contre 2h32 en voiture, soit 35 minutes de moins. C'est du reste depuis Berne que l'utilisation des transports publics est la plus intéressante, notamment pour les stations facilement atteignables via le tunnel du Lötschberg.

À l'autre extrémité, des adeptes de ski voulant relier Fribourg à Ovronnaz en train (3h04) mettront 1h40 de plus qu'en voiture (1h24). Fribourg affiche d'ailleurs les différences de temps de parcours les plus marquées par rapport aux autres villes testées (Lausanne, Genève, Neuchâtel, Sion, Delémont et Berne).

Parmi les stations particulièrement attractives en transports publics figurent Leysin, Saas-Fee, Zermatt, pour laquelle les automobilistes doivent de toute façon prendre un train depuis Täsch, ou Crans-Montana et son funiculaire.

Le 26 décembre, 9000 passagers ont choisi ce mode de transport pour rejoindre cette dernière station, un succès pour les exploitants. "C’est psychique, si vous devez attendre, vous commencez à réfléchir différemment et vous prenez peut-être la voiture à la place des transports publics, d’où l’importance de la cadence", expose au 19h30 jeudi Patrick Cretton, directeur de la compagnie de chemin de fer et d'autobus Sierre-Montana-Crans.

Mauvaises correspondances

À l'inverse, les stations d'Anzère, du val d'Anniviers, de Leukerbad ou d'Ovronnaz ne sont accessibles en transports publics qu'après un temps de parcours nettement allongé par rapport à la voiture. En cause notamment, des mauvaises correspondances dans les gares de plaine. Il faut attendre par exemple presque une demi-heure à Leuk en descendant du train de Genève ou Lausanne, avant d'embarquer dans le bus pour Leukerbad.

On sait que les transbordements, c’est un problème. Toute notre réflexion va dans le sens de les supprimer, ou en tous cas de les diminuer

Fabrice Boschung, directeur de Téléovronnaz

Pour Ovronnaz, le problème réside, entre autres, dans la nécessité de changer deux fois de moyens de transport, avec un train régional pour Riddes, puis un bus pour la station. "Le bus prend beaucoup plus de temps, sans compter qu'il faut porter tout l'équipement, les chaussures, les skis, les bâtons, c'est plus confortable en voiture", admet une skieuse rencontrée sur le parking d'Ovronnaz. Mais un autre adepte des sports d'hiver rappelle qu'en rentrant le dimanche soir "les automobilistes coincés dans les bouchons apprécieraient parfois d'être dans un train."

Développer les transports publics

Meilleures cadences et dessertes, financées par de futurs parkings payants, les autorités et acteurs touristiques se battent pour une amélioration des transports publics. "Le car postal vient directement au départ du télésiège, ce qui évite un transbordement. On sait que les transbordements, c’est un problème. Toute notre réflexion va dans le sens de les supprimer, ou en tous cas de les diminuer", détaille Fabrice Boschung, directeur de Téléovronnaz.

Les régions touristiques développent donc leurs stratégies. Plus il y aura de passagers, plus les horaires et cadences pourront être augmentés, prolongés soir et matin, hors des périodes de vacances.

Sujet TV: Rafaël Poncioni

Adaptation web: Victorien Kissling

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Uberski fait son apparition dans le marché déjà saturé des taxis vers les stations

Aller skier en taxi, avec tout son matériel: depuis une semaine, Uber propose ces nouvelles courses. Nommé Uberski, le service débarque dans un marché déjà saturé.

Si le transport d'une clientèle aisée, souvent depuis le tarmac de l'aéroport jusqu'aux pistes de ski, est un créneau où opèrent déjà de nombreux chauffeurs de taxi professionnels, ce domaine a désormais également aiguisé l'appétit de la plateforme américaine, dont les VTC (voiture de transport avec chauffeur) proposent depuis une semaine des courses des villes aux stations.

Tensions parmi les chauffeurs

Parallèlement, des compagnies étrangères font également du transport jusqu'en station, en cassant les prix. Une situation qui génère beaucoup de tensions parmi les chauffeurs.

Contactées, les autorités genevoises expliquent que les chauffeurs en provenance de l’Union européenne peuvent travailler en Suisse jusqu’à 90 jours par année en vertu de l‘accord sur la libre circulation des personnes.

Une grève avait été organisée par les taxis genevois pour lutter contre la concurrence déloyale en 2019. Aujourd'hui, ils demandent plus de contrôles de la part de l'Etat.

>> Le sujet du 19h30 :

Uberski débarque en Suisse dans un marché très convoité des courses en taxi vers les stations de ski
Uberski débarque en Suisse dans un marché très convoité des courses en taxi vers les stations de ski / 19h30 / 2 min. / le 27 décembre 2023