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La faîtière des paysans demande une hausse des prix à la production de 5 à 10% en 2024

Face à la baisse de leurs revenus en période d'inflation, les paysans suisses exigent que leur production soit mieux rémunérée
Face à la baisse de leurs revenus en période d'inflation, les paysans suisses exigent que leur production soit mieux rémunérée / 19h30 / 2 min. / le 3 janvier 2024
Alors que 2024 est synonyme d’inquiétude pour les agriculteurs, l’Union suisse des paysans demande une hausse des prix à la production de 5 à 10% pour cette année. L'objectif est d'équilibrer la diminution des revenus, car ils ont connu une baisse annuelle comprise entre 4 et 10% par paysan selon les régions.

Avec cette diminution des revenus, un paysan travaillant à temps plein dans une exploitation familiale ne touche aujourd'hui plus que 56'000 francs par année en moyenne.

L’Union suisse des paysans pointe plusieurs facteurs du doigt: la hausse des coûts des matières premières, qui n’a pas pu être totalement compensée, et la hausse du coût de la vie, qui pèse.

"A une époque où tout renchérit, la population semble économiser d'abord sur la nourriture", a indiqué Markus Ritter, le président de l'USP, mercredi matin lors d'une conférence de presse.

Il a aussi relevé les réglementations particulièrement strictes en Suisse concernant la détention d’animaux de rente. Ces limitations provoquent selon lui une augmentation des importations.

Initiative biodiversité dans le viseur

Mais les agriculteurs sont surtout fâchés par les exigences en matière de pesticides. Ces vingt dernières années, plus de 200 produits ont été retirés du marché, avec à la clé une baisse de rendement. Or, celui-ci n’est pas indemnisé par les paiements directs, déplore l’USP.

L'USP a encore répété être contre l'initiative biodiversité sur laquelle les Suisses voteront en 2024. Le texte déposé par des organisations de protection de la nature vise à atteindre 30% de surfaces protégées en Suisse d’ici 2030 et à ainsi s’aligner sur les ambitions européennes. Un objectif irréaliste et surtout nuisible, scandent les paysans, car il impacterait directement les terres agricoles. "Les bases légales pour protéger et continuer à promouvoir la biodiversité existent déjà", estime l’USP.

Après les deux initiatives anti-pesticides refusées par le peuple en 2021, cette nouvelle fronde donnera encore lieu à de nombreuses passes d’armes avec, notamment, les milieux écologistes d’un côté et les paysans de l’autre.

Sujet radio: Mathieu Henderson
Adaptation web: juma

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