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La décision de la RTS de suspendre la diffusion des films avec Gérard Depardieu divise

La décision de la RTS de suspendre la diffusion des films dans lesquels Gérard Depardieu joue un rôle principal suscite la controverse
La décision de la RTS de suspendre la diffusion des films dans lesquels Gérard Depardieu joue un rôle principal suscite la controverse / 19h30 / 2 min. / le 4 janvier 2024
La décision de la RTS de suspendre la diffusion des films avec Gérard Depardieu ne fait pas l'unanimité dans la presse et sur les réseaux sociaux. L'acteur dont le comportement avec les femmes a été épinglé dans une enquête de France 2 est sous le coup d'une plainte pour viol en France.

Faut-il déprogrammer les films mettant en scène l'acteur français Gérard Depardieu? Le débat enfle depuis la sortie de l'émission Complément d'enquête sur France et la décision de la RTS de suspendre la diffusion des films où il tient la vedette.

Un débat houleux qui met la presse, les réseaux sociaux et le monde de la culture en ébullition, encore alimenté par la prochaine votation sur le montant de la redevance.

"Ce faisant, la RTS se tire une balle dans le pied. Son rôle n’est pas de faire la leçon et d’imposer le programme de ses 'sachants'", souligne par exemple dans Le Temps le conseiller national PLR valaisan Philippe Nantermod. Dans ce même journal, son collègue à Berne, le Vert genevois Nicolas Walder, salue quant à lui la décision du service public: "Je salue le courage et l’engagement de la RTS qui cherche à protéger la sensibilité d’une partie du public."

>> Relire : Un reportage mettant en lumière les remarques sexistes et racistes de Gérard Depardieu suscite l'indignation

Même décision en Belgique, en France et au Canada

Du côté de la RTS, on se défend en expliquant avoir pris la même décision que les chaînes belge, française et canadienne.

"La programmation TV de la RTS vérifie constamment si les grilles sont adaptées au contexte et à l'appétence du public afin qu'il ne zappe pas. Dans les faits, nous avons déprogrammé un seul film où Depardieu occupe un rôle principal, ni plus ni moins. Nous avons maintenu la diffusion d'un autre film où il joue un rôle mineur. Ce qui nous a d'ailleurs aussi valu des réactions du public", défend au micro du 19h30 Marco Ferrara, porte-parole de la RTS.

Une mauvaise idée, selon Jacob Berger

Le réalisateur Jacob Berger est directement concerné par cette décision, car son film "Aime ton père" (2002) raconte l'histoire d'un écrivain célèbre mais détestable, joué en l'occurrence par Gérard Depardieu.

"Je pense que le bannissement en général est une mauvaise idée. Je pense qu'on aurait pu plutôt choisir de programmer des films qui parlent de ces questions, qui traitent de cette problématique du grand homme abuseur, y compris des films avec Gérard Depardieu", note-t-il.

Pour la productrice Pauline Gygax au contraire, la décision relève du bon sens. "En suspendant ses films, on dit à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles qu'elles sont respectées et écoutées. Et quand on considère en Suisse qu'il s'agit presque d'une femme sur deux, c'est important."

Ce n'est pas la première fois que des films sont déprogrammés. Cela avait déjà été le cas pour Pierre Palmade, mais sans que cela suscite de débat.

>> Le débat de Forum entre Olivier Massin, professeur et directeur de l'Institut de philosophie de Neuchâtel, Sylvie Cachin, cinéaste et directrice du festival dédié aux enjeux LGBTQI+ Everybody's Perfet, et Pascal Crittin, directeur de la RTS :

Grand débat (vidéo) - Faut-il déprogrammer les films avec Gérard Depardieu ?
Grand débat (vidéo) - Faut-il déprogrammer les films avec Gérard Depardieu ? / Forum / 17 min. / le 8 janvier 2024

Julie Conti et Pascale Defrance/fgn

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