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Les hausses des primes maladie poussent les assurés vers des modèles alternatifs

Les hausses répétées des primes maladie poussent la majorité des assurés vers des modèles d’assurances alternatifs.
Les hausses répétées des primes maladie poussent la majorité des assurés vers des modèles d’assurances alternatifs. / 19h30 / 2 min. / le 10 janvier 2024
Si les primes maladie explosent, de moins en moins d'assurés choisissent de changer d'assurance, préférant migrer vers des modèles alternatifs au sein même de leur assurance, tels que les réseaux de soins, la télémédecine ou les médecins de famille. Trois quarts des Suisses ont opté pour l'un de ces modèles.

La CSS, leader de l'assurance maladie, enregistre relativement peu de changements de caisse malgré la forte hausse des primes de l'automne dernier. A la fin 2023, cela a représenté "4% de nos assurés", a indiqué sa porte-parole Isabelle Tasset mercredi dans le 19h30 de la RTS. Et la caisse maladie a conquis 20'000 nouveaux assurés.

Le constat est similaire au Groupe Mutuel, avec plus de clients et des changements moins importants qu'anticipé.

Moins d'écart entre la prime la plus haute et la plus basse

Depuis 2016, les changements de caisse maladie diminuent, à l'exception de 2023, où l'assureur KPT avait attiré des centaines de milliers de clients en cassant ses tarifs.

Les assurés semblent devenir moins enclins au changement. "L'écart entre la prime la plus basse et la plus haute du marché se réduit. Il est de moins en moins intéressant pour un assuré de changer d'assureur", indique Isabelle Tasset.

Cette tendance s'explique par une préférence croissante des Suisses pour les modèles d'assurances alternatifs, qui représentent déjà 75% du marché.

"On impose les choses par la bande"

Stéfanie Monod, professeure à l'UNIL et spécialiste de la question des primes maladie, rappelle pourtant que le peuple avait balayé en 2012 la loi visant à encourager les réseaux de soins intégrés ("managed care") avec 76% de non.

"A l'époque, on défendait beaucoup le maintien de la liberté de choix du médecin", souligne-t-elle. "Ces modèles alternatifs, dans lesquels les assurés sont contraints d'entrer aujourd'hui pour des questions de coûts, restreignent leur liberté de choix."

Et d'ajouter: "On impose les choses par la bande sans consultation populaire. On a une approche purement par les coûts, on n'a qu'une seule perspective, le contrôle des coûts. Ce qu'on n'obtiendra jamais. Les gens ne font pas un choix en termes de qualités des soins, mais seulement par rapport au coût des primes."

Pour elle, le fait que les assurés ne changent plus de caisse est la preuve que la concurrence ne fonctionne pas.

>> Voir l'interview de Stéfanie Monod dans le 19h30 :

Une majorité de Suisses choisissent les modèles alternatifs d'assurance-maladie. Les explications de Stefanie Monod, professeure à l’UNIL et cheffe de Département à Unisanté.
Une majorité de Suisses choisissent les modèles alternatifs d'assurance-maladie. Les explications de Stefanie Monod, professeure à l’UNIL et cheffe de Département à Unisanté. / 19h30 / 2 min. / le 10 janvier 2024

Sujets TV: Nicolas Rossé et Philippe Revaz

Adaptation web: vajo

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