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Les nouveaux médicaments pourraient être mis à la disposition des patients plus rapidement

Vers une mise à disposition plus rapide des nouveaux traitements en Suisse. [afp - Science Photo Library]
Vers une mise à disposition plus rapide des nouveaux traitements en Suisse / La Matinale / 2 min. / le 11 janvier 2024
En Suisse aujourd'hui, il faut environ deux ans et demi pour qu'un nouveau traitement soit mis à la disposition des patients. Selon un nouveau rapport du Contrôle fédéral des finances, une optimisation du processus de validation pourrait réduire ce délai d’une année.

Le Contrôle fédéral de finances pointe du doigt Swissmedic et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Selon lui, bien que le processus de validation soit efficace, il pourrait être optimisé pour gagner en rapidité et en efficacité.

Actuellement, pour que les patientes et patients puissent accéder à un nouveau médicament, ces deux entités doivent donner successivement leur approbation. D’abord, Swissmedic autorise la mise sur le marché du produit, puis l’OFSP négocie le prix avec les entreprises pharmaceutiques et valide le remboursement du traitement par les assureurs maladie.

Pour accélérer le processus, le Contrôle fédéral des finances estime que ces deux procédures devraient être menées en parallèle. Le Conseil fédéral a déjà agi et introduit au 1er janvier un nouveau système appelé "Early Access". Celui-ci permet d'autoriser des médicaments vitaux et de les déclarer dans le même temps remboursables par les caisses.

Une longue incertitude pour des soins parfois vitaux

"Dans un certain nombre de situations, des patients ont attendu longtemps, en particulier des décisions de remboursement de médicaments qui étaient importants pour eux", en particulier pour des traitements contre des maladies rares, explique jeudi dans La Matinale de la RTS Thierry Buclin professeur honoraire de pharmacologie clinique au CHUV.

Le processus actuel oblige les médecins à demander des exceptions ou à négocier avec les assurances pour obtenir des autorisations spéciales. "C'est un travail futile que l'on pourrait simplifier et s'éviter, si on allait un peu plus vite, en particulier dans les décisions de remboursements par l'assurance obligatoire de base", souligne Thierry Buclin.

Approbation des pharmaciens

Interpharma, l’organisation faîtière des entreprises pharmaceutiques, soutient l’idée que l’OFSP et les fabricants s’entendent sur un prix provisoire pour des nouveaux médicaments vitaux. Une recommandation a également été émise par le Contrôle fédéral des finances.

"Cela permettrait de mettre le médicament sur le marché beaucoup plus rapidement. Actuellement, il faut compter 300 jours entre la date d'autorisation de mise sur le marché par Swissmedic et la fixation des prix, c'est-à-dire l'insertion du médicament sur la liste des spécialités", explique Michèle Sierro, porte-parole d'Interpharma.

Mais selon l’audit, l’accélération de la cadence ne se fera pas sans une participation plus active des entreprises pharmaceutiques.

La Suisse étant un petit marché, les pharmas, par exemple, ne soumettent leurs médicaments à Swissmedic pour autorisation qu’environ 200 jours après avoir soumis la même demande à l’Agence européenne des médicaments.

Ainsi, le Contrôle fédéral des finances recommande aussi à Swissmedic de renforcer son engagement dans des projets internationaux qui simplifient le processus de dépôt pour de nouveaux traitements.

Sujet radio: Céline Fontannaz

Adaptation web: Miroslav Mares

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