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Un comité interpartis s'oppose au relèvement de l'âge de la retraite à 66 ans

Un comité interpartis s'oppose au relèvement de l'âge de la retraite à 66 ans. [KEYSTONE - PATRICK PLEUL]
Retraite à 66 ans: un comité interpartis s’oppose à l’initiative des Jeunes PLR / Le 12h30 / 1 min. / le 16 janvier 2024
Les Suisses ne doivent pas travailler jusqu'à 66 ans pour toucher l'AVS: le comité interpartis opposé à l'initiative sur les rentes des Jeunes PLR a lancé mardi sa campagne en vue de la votation du 3 mars.

Le texte des Jeunes PLR prévoit de relever l'âge de la retraite AVS à 66 ans pour tout le monde. Une fois cette étape atteinte, la hausse serait liée à l'espérance de vie. Les syndicats et tous les partis principaux, sauf le PLR, combattent une initiative "antisociale, technocratique et antidémocratique", qui est "inadaptée pour réformer la prévoyance vieillesse".

Des représentants de la gauche et de la droite font front uni contre le texte, même si les perceptions sont différentes quant à la santé financière de l'AVS. Le problème est réel, a indiqué le conseiller national Thomas Bläsi (UDC/GE). L'AVS est sous pression avec les rentes des baby-boomers, a complété sa collègue au National Melanie Mettler (PVL/BE).

On annonce la faillite de l'AVS depuis sa création et ce n'est toujours pas le cas aujourd'hui, a estimé au contraire la députée Léonore Porchet (Les Vert-e-s/VD). L'AVS a une situation saine, selon le conseiller aux Etats Pierre-Yves Maillard (PS/VD), aussi président de l'Union syndicale suisse (USS).

Tous s'accordent toutefois pour dire que l'initiative des Jeunes PLR "n'est pas une solution acceptable". "Une telle diversité de provenance politique pour combattre le relèvement de l'âge de la retraite est le signe que l'initiative va beaucoup trop loin", a déclaré Pierre-Yves Maillard.

"La réalité des seniors ignorée"

Le texte ignore la réalité vécue par les seniors sur le marché du travail, d'après le comité. Aujourd'hui, il est déjà difficile pour les travailleurs âgés au chômage de retrouver du travail. L'initiative renforcerait la problématique et les coûts seraient transférés vers d'autres assurances sociales.

De plus, l'initiative ne ferait qu'exacerber les inégalités sociales. Elle toucherait la classe moyenne et les personnes qui ont de petits revenus. Ces personnes effectuent généralement des travaux plus pénibles, par exemple avec charge physique, debout ou de nuit, a cité Pierre-Yves Maillard.

Elles n'ont pas les moyens de prendre une retraite anticipée donc devraient travailler plus longtemps. En outre, cette catégorie de personnes a une espérance de vie plus basse. Un enseignant vit plus longtemps qu'un menuisier, a illustré Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.

Il faut garantir à celles et ceux qui ont travaillé toute leur vie un temps de qualité de vie, selon Léonore Porchet. Ce n'est pas l'espérance de vie qui doit être le seul facteur déterminant pour fixer l'âge de la retraite, mais aussi le nombre d'années restant à vivre en bonne santé.

L'initiative sur les rentes est soumise à votation le 3 mars, en même temps que l'initiative de la gauche pour une 13e rente AVS. Le Conseil fédéral et le Parlement sont opposés aux deux textes.

>> Voir aussi le reportage de Mise au point sur la votation du 3 mars :

Le grand débat sur les retraites
Le grand débat sur les retraites / Mise au point / 13 min. / le 14 janvier 2024

ats/vajo

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