La loi, bien qu'elle contienne quelques points positifs pour accélérer la transition énergétique, est "dangereuse pour la protection de la nature et du paysage en Suisse", a indiqué la Fondation Franz Weber dans un communiqué. Elle critique le fait que le Parlement ait donné la priorité à la production d'électricité sur pratiquement tous les autres intérêts, en autorisant de "graves atteintes" aux paysages et aux biotopes protégés.
Les milieux écologistes se retrouvent divisés. Dans un communiqué, les Vert-e-s disent soutenir la réforme, "un bon compromis" qui continue à prendre en compte les intérêts de la nature et du paysage. Ils parlent d'un référendum "irresponsable, qui menace la sécurité de l'approvisionnement en énergies renouvelables en Suisse".
Même son de cloche du côté du WWF. "Les avantages du projet l'emportent nettement. Toute forme de production d'énergie s'accompagne aussi d'effets indésirables." La Fondation suisse de l'énergie (SES) défend aussi le projet, "central pour accélérer la transition énergétique et ainsi atteindre le zéro net carbone dans le secteur de l'énergie".
Albert Rösti déjà au front
Alors que le référendum était déposé à Berne, Albert Rösti a défendu une réforme actuellement "sans alternative" devant le secteur de l'énergie réuni pour le Congrès suisse de l'électricité à Berne.
Le conseiller fédéral UDC en charge du dossier de l'énergie estime pouvoir remporter le référendum, mais il faut que cette réforme "soit bien expliquée". "Il est tout simplement faux de dire que le pays tout entier sera couvert d'installations solaires et d'éoliennes", a affirmé le Bernois.
Augmenter la production
La vaste réforme, adoptée par le Parlement en septembre dernier, sert à mettre en œuvre la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération. Le but est d'augmenter à long terme la production d'électricité. Des objectifs chiffrés de production ont été fixés pour 2035 et 2050.
>> Pour plus d'informations : La grande réforme de l'énergie bouclée par le Parlement
Les grandes installations hydrauliques, photovoltaïques, éoliennes et de pompage-turbinage pourront être plus facilement construites. Désormais d'intérêt national, leur établissement primera sur la protection de la nature ou du paysage. Si les objectifs ne sont pas atteints, les installations plus petites obtiendront les mêmes passe-droits. La réforme contient une palette d'autres mesures.
La Chancellerie doit encore avaliser les signatures. Si le référendum aboutit, la votation devrait probablement avoir lieu en juin.
cab avec ats