Les Jeunes PLR lancent la campagne en faveur d'une retraite à 66 ans

L'AVS est "au bord de la ruine", écrivent les Jeunes PLR jeudi, à l'occasion du lancement de la campagne pour une initiative demandant le relèvement de l'âge de la retraite à 66 ans.

Sans intervention, les caisses de l'AVS enregistreront un déficit de 80 milliards de francs d'ici 2050, avertissent encore ces derniers. Cela correspond environ aux dépenses annuelles de la Confédération.

Pour éviter ce gouffre financier, l'initiative sur les rentes prévoit donc de relever l'âge de la retraite AVS à 66 ans pour tout le monde, par tranches de deux mois, avant de la lier à l'espérance de vie.

Ainsi, en 2050, l'âge de la retraite sera d'environ 67 ans et 7 mois. Cette mécanique est également recommandée par l'OCDE, rappellent les Jeunes PLR.

Plus grande espérance de vie

La démographie est le premier grand défi auquel l'AVS doit faire face. En 1948, lorsque les premières rentes ont été versées, les femmes de 65 ans vivaient en moyenne encore 13 ans et les hommes du même âge un an de moins. Aujourd'hui, l'espérance de vie à 65 ans est de 23 ans pour les femmes et de 20 ans pour les hommes, a indiqué Matthias Müller, président des Jeunes PLR. La durée de perception des rentes a donc doublé.

Selon les données de l'Office fédéral de la statistique, cette évolution se poursuivra. Les actifs seront toujours moins nombreux pour financer les rentes. Alors que 6,5 actifs payaient pour un retraité en 1948, ils sont 3,2 pour un en 2020; ils ne seront plus que 2,1 actifs pour un retraité en 2050, a déclaré Matthias Müller.

"Les finances de l'AVS seront mises à rude épreuve par l'évolution démographique", a-t-il poursuivi. Et de rappeler que ces dix prochaines années, environ un million de "baby-boomers" quitteront la vie active.

Travailler plus

"L'initiative est modérée", estiment les Jeunes PLR. Le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique ou encore l'Allemagne ont décidé de repousser le départ à la retraite à 67 ans ou plus au cours des dix prochaines années, a rappelé Patrick Eugster, président de l'association "Initiative pour les rentes".

En travaillant plus longtemps, les futurs retraités cotiseront davantage au 2e pilier également, ce qui augmentera leur rente LPP. Pour les personnes qui ne peuvent pas travailler plus longtemps, notamment dans le secteur de la construction, les Jeunes PLR sont favorables à des solutions individuelles.

Une durée de travail allongée entraîne aussi des dépenses moins élevées pour l'AVS, ainsi qu'une hausse des recettes fiscales pour la Confédération, les cantons et les communes, a expliqué Patrick Eugster. Elles pourraient s'élever à 2 milliards de francs en 2050.

A cette date, le fonds de l'AVS pourrait présenter un solde nul au lieu d'un déficit de 80 milliards. Une réalité cachée par les syndicats lorsqu'ils disent que l'AVS se porte bien, a asséné la présidente des Jeunes PLR vaudois Pauline Blanc.

Aussi moins d'immigration

Selon les Jeunes PLR, l'initiative sur les rentes pourrait réduire l'immigration jusqu'à 23% d'ici 2050, car les employeurs auraient l'occasion de recourir davantage à la main-d'oeuvre qualifiée indigène.

D'ici 2033, la population active devrait augmenter de 69'000 équivalents plein temps et même de 131'000 équivalents temps plein d'ici 2043, précise le comité.

Opposition massive

Tous les autres partis sont opposés au texte. Ils combattent une initiative "antisociale, technocratique et antidémocratique", qui est "inadaptée pour réformer la prévoyance vieillesse".

Selon un sondage publié par Tamedia mercredi, les Suisses et Suissesses aussi se montrent tout aussi frileux. Ils rejettent à 61% l'initiative sur les rentes des Jeunes PLR.

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ats/doe