Publié

Trois scénarios envisagés pour une production électrique 100% renouvelable d'ici 2035

La Confédération ambitionne de disposer d’un approvisionnement en électricité entièrement renouvelable d’ici 2035
La Confédération ambitionne de disposer d’un approvisionnement en électricité entièrement renouvelable d’ici 2035 / 19h30 / 2 min. / le 18 janvier 2024
Le développement des énergies renouvelables est au coeur de la stratégie de la Confédération, qui veut quintupler la production de solaire et d'éolien. Un objectif réaliste, selon une étude des Ecoles polytechniques et de l'Université de Genève. Pour y arriver, trois scénarios sont mis sur la table.

En plus de l’énergie hydraulique - avec un projet de construction de 16 nouvelles installations hydroélectrique, qui est attaqué par un référendum (voir encadré) - l’objectif ambitieux de la Confédération est de produire 35 TWh d’électricité renouvelable d’ici 2035, soit cinq fois plus qu’actuellement.

Selon une étude des Ecoles polytechniques fédérales et de l'Université de Genève (UNIGE), ce chiffre semble réaliste. "Avec cet objectif, la Suisse pourrait avoir un approvisionnement en électricité entièrement ou presque entièrement renouvelable d’ici 2035", a confirmé la professeure Evelina Trutnevyte, cheffe du groupe "Systèmes d'énergie renouvelable" à l'UNIGE, cette semaine dans le 19h30 de la RTS.

Trois scénarios envisagés

Pour y parvenir, les chercheurs proposent trois scénarios possibles.

Le premier combine les nouvelles technologies: un mix d’installations solaires discrètes sur les toits et les façades, des éoliennes sur les montagnes jurassiennes et de l’énergie issue de la biomasse.

Le deuxième scénario prévoit de miser sur le photovoltaïque individuel. Concrètement, chaque habitation serait dotée de panneaux solaires et de batteries individuelles. Cette production électrique serait complétée par la construction de quelques parcs solaires alpins.

Le troisième scénario mise sur la productivité: concentrer les infrastructures sur les sites les plus productifs, comme les parcs solaires dans les cantons alpins et les éoliennes sur l'Arc jurassien.

Une piste cyclable surmontée d'une installation de panneaux solaires, sur la route de Satigny (GE). [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Une piste cyclable surmontée d'une installation de panneaux solaires, sur la route de Satigny (GE). [Keystone - Salvatore Di Nolfi]

La diversité technologique privilégiée

Pour le président de la Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie Roberto Schmidt, c’est clairement le premier scénario, celui de la diversité technologique, qui a le plus de chances d’aboutir. "L'hydroélectricité restera toujours la colonne vertébrale de notre production. Il faut ensuite miser sur la diversité technologique: on ne peut pas se permettre aujourd’hui de simplement cibler une seule source comme le photovoltaïque, on a également besoin du bois, de la biomasse, de l’éolien. Je crois qu’il y a du potentiel partout", a-t-il expliqué dans le 19h30.

Cet avis est partagé par l'Office fédéral de l'environnement (OFEN), pour qui diversifier plutôt que de concentrer les nouvelles installations aurait plus de chances auprès de la population.

C'est une question de rythme, à quelle rapidité on installe les nouvelles sources de production. Pour cela, il faut des ressources

Benoît Revaz, directeur de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN)

Les défis pour y parvenir sont toutefois encore nombreux. "C'est une question de rythme, à quelle rapidité on installe les nouvelles sources de production. Pour cela, il faut des ressources. Un autre enjeu sera l’intégration intelligente de cette production décentralisée dans le système électrique", précise Benoît Revaz, directeur de l'OFEN.

Si le premier scénario devait être appliqué en Suisse, les auteurs de l’étude estiment à 1,7 milliard de francs par an l’investissement nécessaire pour parvenir à produire cette nouvelle électricité verte.

Julien von Roten/Pierre Nebel/kkub

Publié

Le référendum contre la réforme de la loi sur l'énergie a été déposé

Il s'agit de l'un des grands enjeux stratégiques du pays: le conseiller fédéral Albert Rösti a défendu jeudi l'accélération du développement des énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolien) devant le secteur de l'énergie réuni pour le Congrès suisse de l'électricité à Berne.

Une coalition de défenseurs de l'environnement a déposé un référendum fort de quelque 63'000 signatures contre ce projet à la Chancellerie fédérale. La fondation Franz Weber et ses partenaires critiquent le fait que le Parlement ait donné la priorité à la production d'électricité sur pratiquement tous les autres intérêts, en autorisant de "graves atteintes" aux paysages et aux biotopes protégés.

Si le référendum était accepté, il serait juridiquement plus difficile de réaliser 16 nouveaux projets hydroélectriques prévus dans la nouvelle loi pour renforcer l’approvisionnement électrique hivernal.

La Chancellerie doit encore avaliser les signatures. Si le référendum aboutit, la votation devrait probablement avoir lieu en juin.

>> Les précisions dans le 19h30 sur l'un des projets hydroélectriques critiqué par le référendum :

Dans l’Oberland bernois, le projet de construction d’un barrage hydroélectrique est contesté par des associations de protection de l’environnement
Dans l’Oberland bernois, le projet de construction d’un barrage hydroélectrique est contesté par des associations de protection de l’environnement / 19h30 / 2 min. / le 18 janvier 2024

>> Lire : Référendum déposé contre la réforme de l'approvisionnement en électricité