Le conseiller national avait déjà été pressenti en 2020 pour prendre la tête du parti. Il avait alors décliné l'offre en raison de considérations familiales.
Mais aujourd'hui, avec ses trois enfants plus âgés et une expérience politique accrue, la situation a changé. Ayant dirigé avec succès la campagne pour les élections fédérales d'octobre dernier, il déclare désormais être prêt à assumer la présidence.
En véritable représentant de l'UDC, il souhaite par ailleurs occuper cette fonction en solo, refusant de partager le leadership, comme c'est le cas avec le système de coprésidence dans d'autres partis.
L'ascension fulgurante d'un "hard-liner"
Originaire des montagnes de Suisse centrale, cet agriculteur de 43 ans réside dans le petit village d'Oberiberg (SZ), peuplé de 860 habitants. Son parcours l'a mené à Yverdon-les-Bains pour son apprentissage, où il a conservé un niveau de français hésitant, qu'il dit vouloir perfectionner à l'avenir.
L'agriculture demeure sa passion, bien que cela lui ait coûté quatre doigts, sectionnés par une scie circulaire à l'âge de 18 ans. Marcel Dettling cite fréquemment cet incident lors des congrès de l'UDC pour illustrer son caractère persévérant.
Souvent qualifiée de fulgurante, son ascension politique l'a conduit au Conseil national dès 2015, où il a pris la place d'un socialiste à la surprise générale. Ses collègues le qualifient quant à eux souvent de "rassembleur" mais il reste toutefois un partisan de la ligne dure du parti agrarien, un "hard-liner", avec des positions anti-immigration et anti-Europe assumées.
La carte de la proximité
Enfant, il était d'ailleurs déjà un admirateur de Christoph Blocher dont il entend rester fidèle à la ligne politique.
Il est également décrit comme un "bon gars" par ses partisans romands, optant pour une approche de proximité avec ses collègues comme avec la population.
Marcel Dettling gère même les allées et venues dans le parking de la station de ski de sa commune lors des week-ends d'hiver. Un emploi qui lui rapporte actuellement 22 francs de l'heure.
Un petit revenu supplémentaire qu'il ne pourra peut-être pas garder s'il accède à la présidence de l'UDC, une fonction extrêmement prenante en temps et énergie. Une réponse qui sera connue lors de l'assemblée des délégués le 23 mars prochain.
Reportage radio: Mathieu Henderson
Adaptation web: ther