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Le PLR soutient la retraite à 66 ans et rejette la 13e rente AVS

Les délégués du PLR se sont prononcés sur plusieurs votations à venir lors de l'Assemblée du parti
Les délégués du PLR se sont prononcés sur plusieurs votations à venir lors de l'Assemblée du parti / 19h30 / 2 min. / le 20 janvier 2024
Réuni à Zoug, le PLR a pris position sur les deux sujets soumis à la population suisse le 3 mars, prônant le oui à l'initiative des Jeunes PLR sur les rentes et le non à la 13e rente AVS. Le président du parti Thierry Burkart a aussi tiré un bilan critique des résultats des élections fédérales.

L'assemblée des délégués du PLR recommande par 328 voix contre 3 de voter oui à l'initiative des Jeunes PLR sur les rentes. Elle prévoit de relever l'âge de la retraite à 66 ans pour tout le monde d'ici à 2033 par tranche de deux mois, avant de la lier à l'espérance de vie. En 2050, l'âge de la retraite serait ainsi d'environ 67 ans et 7 mois.

Ce texte est un instrument efficace pour financer durablement la prévoyance vieillesse qui risque de se retrouver dans les chiffres rouges ces prochaines années en raison de l'augmentation de l'espérance de vie et du nombre croissant de retraités, estiment les délégués du PLR. L'initiative assure les rentes des générations futures.

Le parti recommande par contre par 323 voix contre 2 et 11 abstentions de rejeter l'initiative pour une 13e rente AVS. Selon la majorité, une approbation plomberait encore davantage les finances de l'AVS, car elle demande le versement d'une 13e rente à tous les retraités, qu'ils en aient besoin ou non.

Non aux initiatives du PS et du Centre

Les délégués se sont aussi prononcés sur d'autres objets qui seront tranchés dans les urnes plus tard dans l'année. Ils ont rejeté aussi bien l'initiative du PS visant à alléger les primes maladie, à l'unanimité, que l'initiative du Centre visant à freiner les coûts, par 333 non contre un oui. Les grands défis doivent être résolus par davantage de marché et de responsabilité individuelle, plutôt que par des subventions annuelles supplémentaires de plusieurs milliards ou par un frein aux coûts inadapté, ont relevé les orateurs.

Les délégués ont par ailleurs clairement dit oui à un développement modéré des autoroutes aux points névralgiques (305 oui contre 7 non et 15 abstentions). Ils ont également nettement approuvé la sécurité de l'approvisionnement en électricité grâce aux énergies renouvelables (267 oui, 29 non et 9 abstentions). Deux textes contre lesquels un référendum a été déposé.

Bilan critique des élections fédérales

Concernant les élections fédérales, "nous devons constater que nous n'avons pas atteint notre objectif", a déclaré Thierry Burkart. Le PLR Suisse a dû accepter un résultat qu'il n'a pas souhaité, mais ce parti est plus que jamais nécessaire, a-t-il ajouté.

Thierry Burkart a cité entre autres la "débâcle autour de Credit Suisse" comme explication. Celle-ci a eu, selon lui, une influence négative sur la perception du parti dans la population.

Autre pierre d'achoppement, l'apparentement de listes. Certaines voix critiques ont considéré que le PLR s'est jeté dans les bras de l'UDC. Mais en tant que parti, il faut prendre son mal en patience et s'engager dans des apparentements de listes pour ne pas être d'emblée désavantagé, a estimé Thierry Burkart. A l'avenir, selon lui, les apparentements de listes doivent toutefois passer à la trappe. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait savoir au Parlement.

>> Les précisions de Forum :

Le président du PLR Thierry Burkart. [Keystone - Urs Flueeler]Keystone - Urs Flueeler
Le PLR, un parti en reconstruction après les élections fédérales / Forum / 2 min. / le 20 janvier 2024

boi avec ats

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Karin Keller-Sutter: "Nous vivons au-dessus de nos moyens"

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a réaffirmé l'importance d'un budget équilibré pour la Suisse lors de cette assemblée. "Nous vivons au-dessus de nos moyens et mettons en péril un atout important de la Suisse: la stabilité financière", a déclaré la Saint-Galloise.

Il ne s'agit pas du catastrophisme professionnel d'une ministre des Finances, a déclaré la conseillère fédérale PLR. Les causes de la croissance des dépenses sont évidentes: il s'agit avant tout de l'augmentation des dépenses pour l'AVS et de la croissance des dépenses pour l'armée.

Dans le secteur machines-outils, les demandes de chômage partiel sont en hausse à cause de la faiblesse actuelle des principaux marchés d'exportation. Elle a mis en garde contre une possible récession en raison de la situation géopolitique tendue. Et la perception publique n'a pas encore conscience de l'endettement croissant de nombreux Etats.

"Je ne veux en aucun cas peindre le diable sur la muraille", a déclaré Karin Keller-Sutter, "mais je tiens à souligner que nous devons nous préparer à des débats budgétaires difficiles dans les années à venir".

La Saint-Gallois a réaffirmé la nécessité du frein à l'endettement, même si celui-ci est régulièrement remis en question. Pour la Suisse, avec son économie nationale ouverte et sa propre monnaie, la discipline et la stabilité financières sont essentielles.

Ignazio Cassis souligne l'intérêt de relations stables avec l'UE

Le Conseil fédéral est intéressé à développer et à stabiliser la voie bilatérale avec l'UE tout en préservant les "intérêts essentiels" de la Suisse, a de son côté déclaré le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis devant les délégués.

Le conseiller fédéral PLR a cité trois raisons importantes à cette stabilisation: la situation géographique de la Suisse, l'instabilité du contexte international et l'économie. Cette dernière est la source de la prospérité de la Suisse. De plus, sans relations stables avec des partenaires commerciaux importants, les innovations se feront davantage ailleurs.

Le 15 décembre 2023, la Suisse a décidé de poursuivre la voie bilatérale. C'est aussi la voie libérale, la voie du PLR, a déclaré Ignazio Cassis. Nous devrions donc poursuivre ensemble cette voie.

Le Conseil fédéral a adopté un mandat de négociation et la Commission européenne a publié son projet de mandat. L'objectif déclaré, tant du côté suisse que du côté européen, est de pouvoir entamer les négociations dans deux à trois mois.