Lancée par l'Union syndicale suisse ainsi que des organisations féminines et de retraités, l'initiative pour une 13e rente demande le versement d'une rente de vieillesse supplémentaire, du même montant que la rente AVS perçue chaque mois. Cela correspond à une hausse mensuelle des rentes de 8,3%.
Ce texte est coûteux et antisocial, ont lancé en conférence de presse des représentants de l'UDC, du PLR, du Centre et des Vert'libéraux. La facture se montera à 5 milliards de francs par an.
Les actifs et leurs employeurs payeront l'addition par le biais de cotisations salariales plus élevées, et les consommateurs via une hausse de la TVA. Les jeunes familles en souffriront particulièrement, estime l'alliance de droite, qui monte au créneau alors que les premiers sondages donnent le oui gagnant.
"Arrosoir"
Ce texte est coûteux et antisocial, ont lancé en conférence de presse des représentantes et représentants de l'UDC, du PLR, du Centre et du PVL. Avec la réforme AVS21, qui a aligné l'âge de la retraite des femmes sur celui des hommes et augmenté la TVA, le financement de l'AVS a pu être assuré pour les dix prochaines années.
Le réveil risque d'être douloureux. D'ici 2033, les dépenses de l'AVS dépasseront les recettes de plus de 3 milliards de francs pour des raisons démographiques, selon les prévisions de l'Office fédéral des assurances sociales, a rappelé le conseiller national Olivier Feller (PLR/VD). Et cela même sans que l'on vienne aggraver le déficit prévu par l'introduction d'une 13e rente.
Une 13e rente, qui augmenterait les rentes de tous les bénéficiaires selon le principe de l'arrosoir, ne pourrait être financée que par une hausse de la TVA et des cotisations sociales des employés et des employeurs. Les jeunes familles et les familles monoparentales en souffriront particulièrement, a poursuivi la conseillère aux Etats Brigitte Häberli-Koller (Centre/AG).
Suisses de l'étranger
L'UDC a elle mis en évidence les retraités qui vivent hors de Suisse. Fin 2022, près d'un million de personnes percevant une rente AVS suisse vivaient à l'étranger, près de sept milliards de francs sont aujourd'hui versés à l'étranger, a affirmé le conseiller national Thomas Aeschi (ZG).
Avec une 13e rente, ce sont 500 millions de francs supplémentaires qui partiraient chaque année à l'étranger, selon les calculs de Thomas Aeschi. Ces montants supplémentaires bénéficieraient en premier lieu à des étrangers et à des Suisses de l'étranger.
Campagne à peine lancée
L'alliance de droite est montée au créneau alors que les premiers sondages donnent le "oui" gagnant. De nombreux sympathisants de ces partis pourraient être tentés de soutenir le texte des syndicats.
"Nous avons encore beaucoup de travail, la campagne vient de commencer et elle va s'intensifier. Je suis certaine qu'avec nos arguments nous pourrons convaincre beaucoup de gens, aussi parmi les retraités et parmi la base des partis bourgeois", a assuré à ce propos Brigitte Häberli-Koller.
Solutions ciblées
Et la droite d'assurer qu'il existe des solutions plus ciblées. Le Conseil national a soutenu largement en décembre une motion qui veut adapter les clés de répartition des rentes. La pondération actuelle serait revue au profit des rentes les plus basses, a rappelé l'auteure du texte, la conseillère nationale Melanie Mettler (PVL/BE).
Cela mènerait à des rentes plus élevées pour les ménages vulnérables, tout cela pour un cinquième des coûts occasionnés par l'initiative, a estimé la Bernoise. Le Conseil des Etats devrait aussi soutenir une telle approche.
Le système actuel est performant mais perfectible. Il faut l'adapter à la nouvelle donne démographique et cibler l'aide aux rentes basses, a conclu Olivier Feller.
ats/miro