Où fait-il bon vivre en Suisse en 2024?

Lucerne ou Zurich? Lausanne ou Genève? Où le bien-être de la population suisse est-il le meilleur? Difficile à dire tant les critères divergent selon les envies de tout un chacun. Les familles s’intéresseront par exemple davantage à la distance entre leur logement et l’école la plus proche, tandis que les férus de culture s’attarderont plutôt sur la présence de cinémas, de théâtres ou de musées.

Pour dessiner des frontières plus objectives à la notion de qualité de vie, le programme City Statistics, sous la direction de l’Office fédéral de la statistique, fournit des points de comparaison sur plusieurs aspects des conditions de vie dans les villes suisses et leurs agglomérations. Au total, ce sont près de 200 indicateurs qui scannent depuis 2011 les villes de Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lucerne, Lugano, Saint-Gall, Winterthour et Zurich.

Des dimensions matérielles comme le revenu, le travail et le logement sont explorées, mais également des domaines moins concrets, tels que la santé, la formation, la qualité de l’environnement, la sécurité personnelle, l’engagement civique ou encore l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Zurich, la ville où travailler

Avec un taux d’activité de 83,2% en 2022 et un revenu imposable record de 70'393,8 francs par contribuable en 2020, Zurich est sans conteste la ville la plus attractive en termes d’emploi et de travail. Ajoutez-y un taux de chômage de moins de 2% et la boucle est bouclée.

Genève, la ville où ne surtout pas habiter

En termes de logement, Genève coche toutes les cases pour éviter de s'y établir: lieux d'habitation largement suroccupés, bruit de la route trop élevé, taux de logements vacants anecdotiques et surface d'habitation moyenne par personne la plus basse du pays. Cerise pourrie sur le gâteau, la ville compte le deuxième loyer mensuel net moyen le plus élevé de Suisse, juste après Zurich, avec 20,5 francs le mètre carré.

Lugano, la ville la plus verte mais la plus polluée

Lugano détient pour sa part un double record: celui de la ville possédant le plus de surfaces boisées et d’aires de détente et celui de la ville la plus polluée. L’indice de pollution atmosphérique mesure les concentrations de poussières fines, de dioxyde d'azote et d'ozone. Dans la ville tessinoise, il est de 3 sur une échelle de 1 à 6, tandis que toutes les autres villes se situent à 2.

Bâle, la ville la moins sûre

Pour l’enquête City Statistics, la sécurité personnelle dépend en grande partie de la criminalité, des risques d’accident de la route et des dangers naturels. Bâle-Ville possède le nombre d'infractions de violence le plus élevé de Suisse en 2022, avec 14,75 infractions pour 1000 habitants.

En termes de vols par effraction dans les logements, ce sont les villes frontière de Genève et Bâle qui arrivent en tête, avec respectivement un peu moins de 6 cambriolages pour 1000 habitants pour Genève-Ville et près de 5 pour Bâle-Ville.

Genève et Lausanne, les villes les plus pratiques au quotidien

Qu’il s’agisse de la proximité des pharmacies, des médecins ou des écoles, les villes romandes gagnent la bataille haut la main. Excepté pour les musées, chaque habitant se trouve à près de 500 mètres des principaux services les plus proches.

En outre, contrairement au ressenti des pendulaires, les villes de Lausanne et Genève ne sont pas les pires de Suisse en termes de distance entre le domicile et le lieu de travail.

Berne, la ville la plus compétitive en termes d’offre culturelle

Si elle n’est pas la mieux dotée en nombre de musées par habitant (c’est Lugano qui remporte la palme), Berne est la seule ville de Suisse qui peut se targuer de revendiquer plus de huit cinémas, théâtres ou musées pour 100'000 habitants.

Cécile Denayrouse