Riches passeurs de migrants, des moteurs qui disjonctent et le passé trouble des colons suisses
REPORTAGE - Le juteux business des passeurs de migrants
Selon les estimations de l'ONU, chaque année, le trafic de migrants rapporterait 10 milliards de dollars aux passeurs. L'émission Temps Présent a enquêté sur la sordide réalité du business de l'exil en s'entretenant notamment avec des passeurs. Chaque bateau peut rapporter entre 1,7 et 5 millions d'euros aux passeurs.
A Istanbul, en Turquie, il est extrêmement facile de trouver un trafiquant pour entrer en Europe. Pour en avoir le cœur net, équipée de caméras cachées, l'équipe de Temps Présent est partie en quête d'un passeur. Il n'a fallu que 30 minutes pour en trouver un.
Le système est bien rodé. Les migrants versent leur argent cash à des "sarafis", des intermédiaires financiers ayant pignon sur rue dans la ville turque. Une fois arrivés en Europe, les migrants doivent les appeler pour qu'ils transfèrent leur argent aux passeurs. Mais, comme cela a été le cas en Italie, des trafiquants s'approprient parfois l'argent des personnes décédées en mer.
>> Lire : Passeurs de migrants, la sordide réalité du business de l'exil
DATA - Quand les médecins facturent des millions à l'assurance de base
Certains médecins spécialistes enregistrent des chiffres d'affaires supérieurs à 1,5 million de francs grâce à l'assurance maladie de base, révèlent de nouvelles données des assureurs obtenues par la RTS. A l'époque, ces salaires avaient été jugés "inacceptables" et "injustifiables" par Alain Berset, alors conseiller fédéral en charge de la Santé.
Six ans plus tard, les médecins "millionnaires" n'ont pas disparu, selon des données obtenues par la RTS auprès de la faîtière des assureurs santésuisse. Plusieurs spécialistes ont enregistré en 2021 de gigantesques chiffres d'affaires (qui ne correspond pas au salaire, ndlr).
La Fédération des médecins suisses (FMH) met en doute ces données. "Un médecin seul facturant en moyenne 20 heures ou plus par jour ouvrable, cela n'existe pas", affirme la FMH. Pour elle, il s'agit de cabinets ou centres médicaux qui emploient plusieurs praticiens.
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ENQUETE - Le scandale des moteurs PureTech éclate en Suisse
Au niveau européen, des milliers d'automobilistes se plaignent de graves dysfonctionnements de leurs véhicules. En cause, les faiblesses du moteur PureTech présent chez Peugeot, Citroën, Opel ou DS. En Suisse aussi, des témoins rapportent les défaillances dangereuses de leur moteur.
Au volant de sa Citroën C3, en septembre dernier, Catherine Spertini n'a d'abord rien compris: "Je roulais sur une route de Vevey quand tout à coup le témoin d'huile s'est mis à clignoter. Il y a eu des alarmes 'panne de moteur, arrêtez-vous'", témoigne-t-elle mardi dans l'émission A Bon Entendeur de la RTS.
L'automobiliste fait immédiatement réparer son véhicule, mais deux jours plus tard, rebelote: moteur à l'arrêt, alarmes et retour au garage. Cette fois, le constat est grave: le moteur doit être changé, alors que le véhicule n'a roulé que 40'000 kilomètres.
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DOCUMENTAIRE - Les colons suisse, propriétaires d'esclaves au Brésil
Des colons suisses ont été propriétaires d'esclaves au Brésil, un pan sombre de l'histoire de notre pays qui remonte au 19e siècle. Une époque de plus en plus documentée par les historiens, mais qui reste taboue.
Les autorités suisses ont toujours nié avoir pris part aux horreurs de l'esclavage. Quelques financiers et commerçants auraient bien participé à cette exploitation forcée, mais dans le dos de la Confédération.
Hans Faessler, un historien engagé, conteste cette vision des choses, documents à l'appui. Aux Archives fédérales de Berne, il présente un écrit exceptionnel: un rapport que le Conseil fédéral a rédigé en 1864 pour le Parlement, et qui concerne les Suisses établis au Brésil qui possèdent des esclaves.
Premier constat: le Conseil fédéral est bien informé de la situation. Il connaît même le prix d'un esclave, entre 4000 et 6000 francs suisses.
>> Lire : Sur les traces des colons suisses au Brésil et de leurs esclaves
INTERVIEW - Camille Etienne, égérie de la cause écologiste
Convaincre toute la planète ou une majorité que le dérèglement climatique est imminent n'est pas nécessaire pour faire bouger les choses, estime la militante écologiste Camille Etienne. Dans l'émission Tout un monde, elle assure que 3,5% de la population suffirait.
L'invitée de la RTS est persuadée que pour résoudre le dérèglement climatique, il faut "aussi s'attaquer à la source" des inégalités sociales, rappelant un rapport d'Oxfam qui pointe le fait que les plus riches sont les plus responsables du dérèglement climatique, mais les moins touchés.
La jeune militante écologiste française assure aussi que la politique devrait toujours appuyer ses décisions "sur des véracités et des vécus" et ne devrait "en aucun cas" se défaire de la science. "Pourtant, c'est ce qu'on voit avec le climatoscepticisme qui augmente, y compris dans les instances dirigeantes", avance-t-elle encore.
>> Lire : Camille Etienne: "On n'a pas besoin d'un consensus" pour faire bouger les choses
RTSinfo