Alors que l'assemblée des délégués du Centre a clairement voté non à une 13e rente AVS à tous les seniors, des élus n’hésitent pas afficher publiquement leur soutien à cet objet sur lequel la population votera le 3 mars prochain.
C’est le cas par exemple du Tessinois Giorgio Fonio. Le conseiller national du Centre fraîchement élu était récemment face à la presse à Berne, au côté de la gauche et des syndicats, pour défendre la 13e rente supplémentaire.
Dans le canton de Thurgovie, le municipal centriste de la ville de Kreuzlingen, Hernst Zülle, s’engage lui aussi pour le oui.
"Je fais campagne très ostensiblement pour montrer qu'ici, tout le parti du Centre n'est pas opposé à la 13e rente. Beaucoup de gens et de retraités, aussi issus des partis bourgeois, voient que cette 13e rente est en fait très importante pour conserver un certain pouvoir d'achat", souligne-t-il jeudi dans La Matinale.
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Quid de la Suisse romande?
En Suisse romande, plusieurs parlementaires centristes n'ont pas encore arrêté leur vote. A l’image du conseiller aux Etats jurassien Charles Juillard et de la conseillère nationale Isabelle Chappuis.
Benjamin Roduit, lui, combat l'initiative. Mais l'élu valaisan reconnaît que militer contre ce texte est difficile en période d’inflation.
"On sent dans la population un véritable ras-le-bol et la volonté de trouver une solution immédiate", explique-t-il dans La Matinale. Mais il espère que Le Centre va garder le cap pour adresser le message "attention, ne mettons pas en péril notre système".
Car en cas de oui, il faudra trouver d'autres moyens de financer l'AVS, poursuit-il. "Comme on va devoir financer ces cinq milliards par année à terme, ça passera par une augmentation de la TVA et des cotisations salariales. Et par conséquent, ça aura une répercussion sur les prix."
Le Centre est donc un parti divisé sur la 13e rente. Raison pour laquelle plusieurs sections en Suisse romande pourraient bien laisser la liberté de vote lors des prochaines assemblées cantonales.
Céline Fontannaz/fgn