Les horaires scolaires nuisent à la santé des adolescents

Les horaires scolaires sont loin d'être uniformes et ils dépendent souvent des transports scolaires. Selon les recherches de la rédaction d'On en Parle, il existe des différences notables entre les cantons romands et même entre les établissements d'un même canton.

On trouve la plus grande variation chez les petits, les 1-4P (4-8 ans). Dans le canton de Neuchâtel, le début des cours est par endroits à 7h35 et à d'autres à 8h15. A Fribourg, certains commencent les cours à 7h40 et, à l'autre bout du spectre, les petits Genevois commencent parfois à 8h45.

Au cycle 2 (8-12 ans), il faut se lever encore plus tôt à Berne et Neuchâtel: la cloche sonne souvent à 7h25, 7h30 dans les cantons de Vaud et du Jura, 7h40 à Fribourg. Les Genevois et les Valaisans sont les mieux lotis en heures de sommeil: en Valais, entre la 1P et la 8P (ou 8e Harmos), ils ne commencent jamais avant 8h.

Plus on grandit, plus on se lève tôt

Cet écart diminue chez les 9-11S (12-15 ans). On débute les cours très tôt, autour de 7h30. Cela varie entre 7h25 à Neuchâtel et Berne et 7h40 à Genève.

Ces horaires ne sont pas adaptés aux besoins physiologiques des jeunes qui entrent dans l'adolescence, rappelle Virginie Bayon, médecin associée au Centre d'investigation et de recherche sur le sommeil du CHUV à Lausanne, interrogée dans On en parle.

La spécialiste souligne que les adolescentes et adolescents ont naturellement tendance à se coucher et à se lever plus tard en raison de changements hormonaux. La nature du sommeil change aussi à partir de 13 ans. Commencer l'école tôt peut entraîner fatigue, manque de concentration et baisse des performances scolaires.

Plaidoyer pour un changement

Les études montrent qu'un début des cours plus tardif améliore le sommeil, la concentration et la santé mentale des adolescents.

Des expériences existent: en 2020, l'école privée Ardévaz à Sion (VS) a ainsi décalé le début des cours à 8h55. Son directeur Alexandre Moulin confirme le bienfait de cette mesure avec des retours positifs, tant de la part des élèves que des professeurs. Une piste à creuser pour les pouvoirs publics, alors que l'on assiste à une dégradation de la santé mentale des adolescents depuis la pandémie de coronavirus.

Sujet radio: Isabelle Fiaux, Justine Romano, Marie Wicht

Adaptation web: Laure Pagella