La condamnation de l'interdiction de la construction des
minarets est inclue dans un texte plus large portant sur la
diffamation des religions, a précisé une source diplomatique.
Un paragraphe du projet de résolution affirme que l'interdiction
de la construction de minarets est considérée comme "une
manifestation d'islamophobie qui contrevient clairement aux
obligations internationales en matière de droits de l'homme en ce
qui concerne la liberté de religion".
Une telle interdiction est de nature à alimenter "la
discrimination, l'extrémisme et les préjugés, conduisant à la
polarisation et à la division avec de dangereuses conséquences non
voulues", poursuit le projet. Le texte doit être soumis au Conseil
des droits de l'homme lors du vote des résolutions, prévu au terme
de la session en cours, le 25 ou le 26 mars.
Liberté religieuse
"Sur le principe, la Suisse exprime son désaccord sur le concept
même d'une résolution consacrée à la diffamation des religions
présentée régulièrement dans le cadre de l'Assemblée générale de
l'ONU et du Conseil des droits de l'homme", a affirmé un
porte-parole du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE),
Raphaël Saborit, interrogé par l'ATS.
"La Suisse défend la liberté religieuse qui a pour objectif de
protéger le droit de chaque citoyen croyant de pratiquer librement
sa religion et non la religion elle-même", a-t-il ajouté.
S'agissant dans ce projet de résolution de la mention de
l'interdiction des minarets, la Suisse se prononcera le moment venu
au Conseil des droits de l'homme, a précisé le porte-parole.
La Suisse n'est pas mentionnée en tant que telle dans le projet de
texte.
Les contacts de Calmy-Rey
La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey avait évoqué ce
dossier le 2 mars lors d'un entretien avec le secrétaire général de
l'Organisation de la conférence islamique (OCI) Ekmeleddin
Ihsanoglu à Genève en marge de la session des droits de
l'homme.
Le responsable de l'OCI avait renouvelé à cette occasion le
souhait des pays musulmans de voir le vote du 29 novembre être
invalidé. "Cette rencontre a permis un large échange de vues sur le
sujet de l'interdiction des minarets", a commenté Raphaël
Saborit.
ats/nr