"L'objectif de la Suisse reste la libération de Max Göldi",
écrit le Conseil fédéral dans un communiqué. Pour ce faire, la
Suisse est prête à continuer de négocier sur la base des
propositions des deux médiateurs européens.
Cette annonce est tombée mercredi dans le cadre de la médiation de
l'Union européenne dans le cadre de la crise libyenne. Micheline
Calmy-Rey s'est rendue en fin d'après-midi à Bruxelles pour y
rencontrer la cheffe de la diplomatie européenne Catherine
Ashton.
Pression européenne
Avant l'annonce du Conseil fédéral, des sources au sein de la
Commission européenne avaient dit s'attendre à ce que la cheffe du
Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) présente une
proposition ou une décision du gouvernement helvétique qui
"facilite une solution".
Ces derniers jours, les
responsables européens ont répété qu'ils souhaitaient que la Suisse
et la Libye trouvent une issue concernant les visas Schengen. La
Commissaire européenne aux Affaires intérieures Cecilia Malmström a
téléphoné la semaine dernière à la conseillère fédérale Eveline
Widmer-Schlumpf. Elle a laissé entendre que la Commission
européenne attendait un geste de Berne sur le dossier.
Lundi, après une réunion des ministres européens des affaires
étrangères, Catherine Ashton a exigé un "signe immédiat" des
parties au conflit. Une issue la plus rapide possible est aussi
dans l'intérêt de l'Union européenne: le différend a en effet
également des conséquences négatives pour ses citoyens et ses
entreprises.
Déclaration d'intention
Selon l'Autriche, le ministre libyen des affaires étrangères
Moussa Koussa pourrait aussi être présent lors de la rencontre de
mercredi à Bruxelles. La dernière rencontre entre Moussa Koussa et
Micheline Calmy-Rey remonte au 18 février à Madrid. Une déclaration
d'intention pour la résolution de la crise avait alors été rédigée,
mais n'avait finalement pas été signée par les parties.
Depuis, les relations semblent s'être refroidies. Tripoli affirme
avoir "de la peine à communiquer" avec Micheline Calmy-Rey et exige
une autre personne de contact.
Quelques pays, notamment l'Italie et Malte, font pression sur la
Suisse pour qu'elle lève sa "liste noire" de responsables libyens
interdits d'entrée dans l'espace Schengen. Cette liste établie par
Berne en novembre 2009 comprend entre 150 et 188 noms - selon les
sources - de personnalités libyennes. Tripoli a réagi en février en
ne délivrant plus aucun visa à des ressortissants de l'espace
Schengen.
ats/ther
Geste de bonne volonté
La Suisse a montré sa "bonne volonté", a déclaré mercredi à Bruxelles Micheline Calmy-Rey à l'issue d'une rencontre avec Catherine Ashton.
La cheffe du Département fédéral des affaires étrangères n'a pas souhaité faire de commentaire concernant la tactique suivie et les négociations dans la crise entre la Suisse et la Libye.
Les discussions avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne (UE) à propos de cette affaire ont été "constructives", s'est-elle bornée à dire.
La Suisse ne cherche ni la polémique ni la confrontation, a souligné la ministre, et elle est toujours prête pour des tractations.
Engagement salué par Catherine Ashton
Saluant cet engagement de la Suisse, Catherine Ashton a indiqué que l'UE attendait à présent que "les autorités libyennes réagissent de façon positive et annulent les mesures restrictives à l'encontre des citoyens européens".
"Nous espérons désormais que les efforts de médiation en cours aideront à régler les questions en suspens et permettront au citoyen suisse Max Göldi de quitter prochainement la Libye", a-t-elle ajouté.