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Affaire des visas: geste suisse salué par l'Europe

Catherine Ashton était optimiste après sa rencontre avec Micheline Calmy-Rey.
Catherine Ashton était optimiste après sa rencontre avec Micheline Calmy-Rey.
La Commission européenne a salué jeudi la décision du Conseil fédéral de lever sa liste noire contre la Libye. Bruxelles attend désormais que Berne mette en oeuvre cette décision et que Tripoli libère l'otage suisse Max Göldi.

"Si l'annonce (du Conseil fédéral) est suivie d'effets, la
Suisse aura fait montre d'un grand sens des responsabilités envers
les autres pays de l'Espace Schengen", a déclaré Michele Cercone,
porte-parole de la commissaire européenne en charge des Affaires
intérieures et de la Sécurité, Cecilia Malmström.



Cette décision correspond aux attentes de Cecilia Malmström, qui
avait demandé la semaine dernière à la Suisse de faire un "geste"
pour résoudre la crise avec la Libye. "La Commission invite la
Libye à reprendre la délivrance de visas et à libérer Max Göldi
sans délais", a-t-il ajouté.

Un tournant?

"Nous espérons être à un tournant de ce contentieux et qu'une
solution diplomatique sera trouvée le plus tôt possible", a-t-il
dit, sans faire état de contacts entre Bruxelles et Tripoli.



La cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton avait déjà
lancé un appel en ce sens mercredi après avoir rencontré Micheline
Calmy-Rey à Bruxelles. Un peu plus tôt, le Conseil fédéral s'était
dit prêt à "lever dans les meilleurs délais la liste instituant une
interdiction d'entrée et de transit sur le territoire suisse pour
certaines catégories de ressortissants libyens".



ats/cab

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Rappel des faits

Le conflit entre Berne et Tripoli est né de l'arrestation musclée à Genève en juillet 2008 d'un des fils de Mouammar Kadhafi, Hannibal, sur plainte de deux domestiques pour mauvais traitements.

En guise de rétorsion, les autorités libyennes avaient, entre autres, arrêté et assigné à résidence les deux hommes d'affaires Rachid Hamdani et Max Göldi.

Après des mois de négociations infructueuses pour obtenir leur retour, Berne a décidé à l'automne de restreindre pour l'élite libyenne l'attribution de visas permettant d'accéder aux 25 pays de l'espace Schengen.

Tripoli avait répliqué en février en annonçant à son tour des restrictions de visas à l'encontre des ressortissants des pays de Schengen, provoquant la colère de plusieurs capitales et finalement une médiation de Bruxelles.

Depuis, Rachid Hamdani a pu rejoindre Genève, mais Max Göldi est toujours emprisonné à Tripoli.