Lausanne: une permanence pour soulager le CHUV
Première suisse: une permanence médicale ouvrira le 6 avril au Flon à Lausanne afin de désengorger les urgences du CHUV. Elle sera également un lieu de formation de jeunes médecins qui travailleront sous la responsabilité de praticiens déjà installés.
"Nos urgences sont pleines", a souligné lundi le conseiller
d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard en présentant avec de nombreux
responsables médicaux la permanence PMU-Flon. Il fallait "agir pour
retenir la demande" de soins qui submerge les hôpitaux, en
particulier durant la tranche 17h00-20h00.
Former des généralistes
D'autres villes comme Zurich ou Berne ont installé des
permanences dans leur gare ou juste à côté. Lausanne a choisi le
Flon, près du métro. Ce projet recèle cependant une originalité
supplémentaire en favorisant la formation de médecins généralistes.
Les jeunes médecins travailleront sous la supervision d'une
vingtaine de praticiens déjà installés en Suisse romande, dont six
Vaudois.
La permanence veut être un des éléments d'une stratégie plus vaste
en vue d'assurer la relève chez les généralistes. Elle sera ouverte
7 jours sur 7, de 07h00 à 21h00, le dimanche et jours fériés de
10h00 à 21h00, sans rendez-vous.
Un plus incontestable
Illustration de ce partenariat innovant, le président de la
Société vaudoise de médecine (SVM), Jean-Pierre Pavillon a aussi
loué l'ouverture de cette permanence qui table sur 30 à 40 patients
par jour. Si, au départ, l'arrivée de cette concurrence n'était
"pas une évidence", l'objectif pédagogique poursuivi représente
"très clairement un plus" à ses yeux.
Jean-Pierre Pavillon a insisté sur "le gros souci" que pose le
problème de la relève en médecine généraliste. Et si la permanence
est située à Lausanne, ville déjà bien dotée par rapport aux
régions périphériques, elle ne s'occupera que des urgences et
renverra aux autres médecins pour le suivi des traitements.
Trois médecins
Conçu sous l'égide de l'Institut universitaire de médecine
générale, la permanence PMU-Flon disposera au quotidien d'une
équipe de trois médecins assistants, d'un superviseur et de trois
assistantes médicales.
Interrogé sur les questions de sécurité éventuellement liées à
l'ouverture de cette permanence au Flon, Alain Pécoud, directeur de
la Policlinique médicale universitaire (PMU), a répondu que "tout
était prévu".
ats/cht
Publié
90% des besoins de la population
Très enthousiaste, François Héritier, président de la Société suisse de médecine générale (SSMG), a rappelé que l'initiative "Oui à la médecine de famille" munie de plus de 200'000 signatures allait être déposée jeudi.
Il a noté que ce type de soins résolvait 90% des besoins de la population.
D'ici onze ans, quelque 4500 successeurs à des médecins de famille vont manquer, selon François Héritier.
Le besoin de formation et d'encouragement de la médecine généraliste est donc aigu, a-t-il ajouté en précisant que lui-même, avec un cabinet à Courfaivre (JU), assurerait des jours comme superviseur à Lausanne.
Pour le chef de la Santé vaudoise, Pierre-Yves Maillard, il ne faut pas former que des hyper-spécialistes au détriment des généralistes et des régions périphériques.
La permanence PMU-Flon s'inscrit dans une réflexion sur un "nouveau modèle économique" pour le cabinet médical, dont les difficultés sont aujourd'hui connues, comme l'investissement financier ou la surcharge horaire.