Huit des personnes emmenées pour contrôle étaient encore
retenues jeudi matin, a indiqué Eric Grandjean, porte-parole de la
police.
De plus, un bar considéré comme un «repaire de dealers» s'est vu
imposer une fermeture administrative, et des scellés ont été posés,
a ajouté Eric Grandjean.
Troisième descente en une semaine
Les forces de l'ordre sont déjà
intervenues dans le périmètre la semaine passée, dans la nuit de
mercredi à jeudi et dans celle de vendredi à samedi.
Au total, près de 150 personnes, essentiellement liées au trafic
de stupéfiants, avaient été interpellées pendant ces deux nuits et
quatre d'entre elles arrêtées.
Ainsi au total, 186 personnes ont été interpellées, dont 12 ont
été arrêtées, soit pour infraction à la loi sur les étrangers soit
à la loi sur les stupéfiants.
Ce maigre bilan en termes d'infraction s'explique par le fait que
les trafiquants avalent ou jettent leur marchandise à l'arrivée de
la police.
Ces descentes visent à pourrir le trafic de drogues, dans un
quartier où la grogne des habitants et des commerçants se fait
grandissante face à l'omniprésence des dealers.
ats/sbo
Monica Bonfanti défend son action
Monica Bonfanti, la cheffe de la police genevoise, se refuse à dire qu'elle a un sentiment d'impuissance face aux dealers et aux voleurs qui sévissent aux Pâquis. Elle fait ce qu'elle peut avec les outils dont elle dispose, explique-t-elle.
«Je suis simplement un élément dans une chaîne», souligne Monica Bonfanti dans une interview publiée jeudi dans «Le Matin». «Après, si je n'ai pas de moyens légaux pour renvoyer des délinquants sans papiers, il y a d'autres personnes qui y travaillent», précise-t-elle.
Ce bilan n'inspire pas de sentiment d'échec à Monica Bonfanti, car ces «opérations appelées 'All Inclusive', ont un but: déstabiliser le milieu». «Elles ne sont qu'un volet d'une série d'actions qui prennent plusieurs formes», selon la cheffe de la police.
Elle espère remédier à cette situation d'ici cet été. Elle estime que la police a une responsabilité quand les gens ne peuvent plus rentrer chez eux, se font proposer de la drogue et ne peuvent plus dormir la nuit.
Par ailleurs, Monica Bonfanti regrette que cette problématique remette en cause la multiculturalité dans ce quartier populaire de Genève.
Elle dénonce également un certain tourisme des consommateurs de drogue. A Genève, si les consommateurs sont attrapés, ils risquent la saisie de la drogue et une contravention, soit pas grand chose, explique-t-elle.
Ainsi, 90 % des consommateurs viennent de France voisine en raison des prix et des peines plus légères qu'en France, explique la cheffe de la police.