Le chantier devrait durer quatre ans et est basé sur une
technique rarement utilisée. La société créée pour l'occasion par
les industriels de la chimie, bci Betriebs-AG, a construit un
énorme hangar de 18'000 m2 au-dessus de la décharge.
Déchets enfermés sous un hangar
L'enjeu est de parvenir à vider totalement et sans danger pour
l'environnement ou les personnes, un trou gigantestque creusé dans
l'argile aux abords d'une forêt et rempli à ras-bord de déchets
hautement toxiques.
Depuis deux ans, les travaux préparatoires à l'assainissement
proprement dit ont permis de sécuriser la décharge en construisant
un hangar. Il évitera ainsi toute pollution au moment où les
pelleteuses entreront en action. En principe, les déchets seront
traités par une machine pilotée à distance.
Sécurité "draconienne"
"Nous avons mis en place un système très puissant de
ventilation, et à la demande de Greenpeace nous avons accepté
qu'une fois récupéré, cet air ne soit pas filtré, mais brûlé",
explique un des chefs du projet.
Les autorités ont toujours assuré que, du fait de
l'imperméabilité de l'argile entourant les déchets, le site n'était
pas dangereux. Un fait que les écologistes contestaient. En 1998,
la Suisse s'est dotée d'une loi qui impose l'assainissement des
sites contaminés: les déchets doivent être déterrés et
évacués.
Une fois conditionnés et évacués en train, les déchets seront
brûlés dans des usines spécialisées, en Allemagne et en
Belgique.
ats/cc
Chronologie d'une décharge controversée
De 1961 à 1976: les géants de l'industrie chimique et pharmaceutique bâloise ont déversé des colorants, pesticides, solvants et autres métaux lourds dans une ancienne carrière d'argile.
"A l'époque, personne ne pensait à un danger quelconque. Tout était à ciel ouvert, les gens se promenaient au bord de la décharge", se souvient Jean-Denis Henzerlin, le maire du village.
1976: Arrêt de l'activité de la décharge: elle est pleine et le trou est bouché avec un "couvercle" de terre de plusieurs mètres d'épaisseur.
1998: loi sur l'assainissement, après des années de débats entre associations écologistes et industriels bâlois.
Des travaux en deux phases
Quoique gigantesque, le hangar ne recouvre en fait pas la totalité de la décharge.
D'ici deux ans, quand la première partie du stock aura été excavée, le bâtiment sera déplacé de plusieurs dizaines de mètres, grâce à des rails et des vérins hydrauliques.
L'opération se poursuivra alors sur le reste du terrain concerné, dont le "couvercle" de terre est encore à l'air libre.