"Un nombre important de gens n'a pas encore réalisé pleinement
qu'une masse d'une tonne devient aussi périlleuse qu'une arme déjà
à d'assez basses vitesses", a déclaré le conseiller aux Etats Luc
Recordon (Verts/VD) lors d'une conférence de presse mardi à
Berne.
Pour parer à de tels risques, il importe de recourir à une plus
grande sévérité pour ces cas extrêmes de manière à frapper les
esprits, soutient l'écologiste vaudois.
Peine de prison
L'initiative, défendue par tous les partis, réclame une peine de
prison de un à quatre ans pour toute personne qui commet
intentionnellement des excès de vitesse importants et s'accommode
d'un fort risque d'accident pouvant entraîner de graves blessures
ou la mort. En cas de décès, le conducteur fautif pourrait être
passible d'une peine de plus de 4 ans.
Le texte demande un retrait de permis d'au moins dix ans pour les
récidivistes et un retrait de deux ans en cas de première
infraction. "Si les chauffards perdent leur permis après une
première violation extrême des règles de circulation routière,
l'effet est plus dissuasif qu'une amende", soutient RoadCross. La
sanction frapperait par exemple les personnes qui roulent à plus de
100 km/h dans les localités, à plus de 140 km/h hors des localités
ou à plus de 200 km/h sur l'autoroute.
Les rodéos routiers seraient durement punis. L'initiative ne
concerne pas les conducteurs qui dépassent une fois par mégarde les
limites de vitesse, précise le comité d'initiative. Le conseiller
national Daniel Jositsch (PS/ZH) précise que le chauffard se
définit comme quelqu'un qui "ignore volontairement les principes
élémentaires de précaution" et "met en danger, par son
comportement, la vie d'autrui".
Une minorité dangereuse
Adrian Amstutz, conseiller national (UDC/BE), estime qu'au
niveau suisse, le nombre de chauffards devrait avoisiner un
millier, "une petite minorité qui, par son comportement, génère une
souffrance indescriptible et beaucoup de malheur".
"Cela ne suffit pas de retirer le permis plusieurs années après le
délit, de payer une amende et de s'en sortir avec une peine avec
sursis. Mais c'est la règle aujourd'hui", a regretté le
Bernois.
Le comité d'initiative a jusqu'au 27 octobre 2011 pour récolter
les 100'000 signatures nécessaires. Il regroupe des personnalités
telles que Liliane Maury Pasquier, conseillère aux Etats (PS/GE),
Yvan Perrin conseiller national (UDC/NE) ou des parents de
victimes.
ats/cab
Critiques sur la voie choisie
Pour la Fédération routière suisse (FRS), les dispositions prévues par RoadCross contre les chauffards n'ont pas à être inscrites dans la Constitution. Il faut plutôt agir au niveau de la loi.
Cette intervention doit cependant être ciblée, notamment en ce qui concerne la définition du chauffard, et coordonnée pour être efficace, écrit la FRS dans un communiqué.
La FRS ne s'oppose pas au principe de durcir les dispositions légales contre les graves excès de vitesse.
Mais elle note que la sécurité routière s'est accrue ces dernières années et que la quotepart des condamnations pour ce type de délit est en baisse et ne représente que quelques pour-mille.