Dans un premier temps, les négociations ont été menées par les
gardiens. En vain. Vers 15h30, un détachement de gendarmes, soit
une quarantaine de policiers, est intervenu dans l'enceinte de la
prison, a expliqué mardi à l'ATS Jean-Christophe Sauterel,
porte-parole de la police cantonale vaudoise.
Le conseiller d'Etat Philippe Leuba et le chef de la police
cantonale, Jacques Antenen, étaient sur place. "Le conseiller
d'Etat était là pour être à proximité des gardiens. C'était de sa
responsabilité politique d'être présent. Philippe Leuba a indiqué à
la TSR que des mesures seront prises contre les auteurs de la
fronde. La nature des sanctions n'est toutefois pas encore
connue.
"La situation n'a jamais été
critique", a ajouté le porte-parole de la police. Après les
négociations, les détenus ont regagné leur cellule sans aucune
violence, a précisé la police. Personne n'a été blessé.
Près de 40 détenus se trouvaient dans la cour de la prison
préventive. Au terme de la promenade, une vingtaine d'entre eux ont
refusé de regagner leur cellule en signe de solidarité avec la
famille du détenu, décédé le 11 mars dernier aux Etablissements de
la plaine de l'Orbe.
Cas rare
Cette rébellion, un événement rare dans les prisons vaudoises,
intervient dans un climat particulièrement tendu après le décès
d'un prisonnier le 11 mars dernier. L'homme, âgé de 30 ans, était
détenu dans le quartier de haute sécurité de Bochuz. Il est mort
asphyxié par les fumées de son matelas auquel il avait mis le
feu.
La publication des enregistrements des conversations de la police
la nuit du drame a suscité un tollé: l'avocate française de la
famille de la victime a accusé les autorités d'avoir laissé mourir
le détenu dans sa cellule. Plusieurs enquêtes sont en cours pour
établir les faits et les responsabilités.
cab