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Primes maladie: la recette de santésuisse

Santésuisse veut mettre un terme au dumping sur les primes, aux subventionnements croisés et à la publicité agressive auxquels se livrent les caisses. Il faut passer de la sélection des risques à une concurrence accrue en matière de prestations, de services et de coûts.

Face à l'explosion des coûts de la santé et des primes, les
assureurs-maladie veulent faire le premier pas en montrant le bon
exemple, a déclaré vendredi devant la presse le président de
santésuisse Claude Ruey. C'est pourquoi ils prônent l'abandon de la
concurrence au niveau des primes au profit d'une concurrence au
niveau des prestations offertes.



"A l'avenir, l'efficacité des coûts et la qualité des prestations
doivent l'emporter sur les primes basses pour les assurés en bonne
santé", affirment les assureurs.



Pour atteindre cet objectif, santésuisse, l'association faîtière
des assureurs-maladie, plaide pour un affinement de la compensation
des risques: l'état de santé et de maladie de l'assuré (facteur de
morbidité) doit être pris en compte en plus de son âge, de son sexe
et des séjours dans un hôpital ou dans un EMS pour calculer combien
un assureur doit verser ou toucher au titre de la compensation des
risques.



Les assureurs soutiennent désormais la proposition d'une
sous-commission du Conseil national d'introduire ce paramètre
supplémentaire dès 2014. Une meilleure compensation des risques
inciterait les assureurs-maladie à proposer des offres de soins
intégrés et de nouveaux modèles d'assurance, efficaces en termes de
coûts, souligne santésuisse.

Interdiction du démarchage téléphonique

Les assureurs soutiennent la promotion des réseaux de soins
voulue par le conseiller fédéral Didier Burkhalter, mais ne veulent
pas d'une obligation d'offre dans ce domaine, jugée nuisible.



Pour empêcher le dumping sur les primes, Santésuisse demande par
ailleurs à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) de
n'approuver plus que des primes couvrant les coûts effectifs des
assureurs dans chaque région de primes, et ce, sur une période de
financement de deux ans.



Pour ce faire, il faut établir des règles comptables uniformes,
afin d'empêcher les subventionnements croisés issus de primes et de
bénéfices tirés des assurances complémentaires.



Le démarchage téléphonique et le versement de commissions de
courtage doivent en outre être interdits dans l'assurance de
base.



ap/ant

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Appel au Conseil fédéral

Les mesures prônées par Santésuisse n'ayant qu'un effet à moyen et long terme sur les coûts de la santé, les assureurs-maladie demandent au Conseil fédéral de prendre des mesures immédiates pour atténuer la hausse des primes en vue pour 2011.

Ils exigent une meilleure promotion des génériques, une baisse rapide du plafond des prix pour les moyens et les appareils, ainsi que la fixation de tarifs identiques pour les prestations médicales ambulatoires dans les hôpitaux et les cabinets médicaux.