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Neuchâtel veut éclaircir l'affaire Hainard

Frédéric Hainard, une personnalité forte qui perturbe le canton de Neuchâtel.
Le libéral-radical fait face depuis une semaine à des révélations compromettantes.
Le Conseil d'Etat neuchâtelois souhaite éclaircir les faits rapportés par les médias au sujet de Frédéric Hainard. Membre du gouvernement, ce dernier doit faire face depuis une semaine à des révélations compromettantes en regard des devoirs de sa charge.

Chef du Département cantonal de l'Economie (DEC), Frédéric
Hainard a donné son accord à la décision du Conseil d'Etat
d'"éclaircir les faits". Le gouvernement a tenu une séance jeudi à
ce sujet, a annoncé la Chancellerie d'Etat dans un communiqué .



Le gouvernement "souhaite coordonner son action avec celle qui
sera arrêtée par le Bureau du Grand Conseil", indique encore le
communiqué. Cette précision se rapporte à deux pétitions adressées
au Grand Conseil par un bureau d'avocats au sujet du comportement
de Frédéric Hainard avant et après son entrée au gouvernement.

Frédéric Hainard silencieux

Lors de sa séance hebdomadaire, mercredi, le Conseil d'Etat
avait abordé une première fois la question, évoquée désormais dans
le canton de Neuchâtel comme "l'affaire Hainard". A l'issue de la
réunion, le président du gouvernement Jean Studer avait annoncé que
Frédéric Hainard observerait désormais le silence sur son
cas.



"Vu son implication, il vaut mieux que ce soit le président du
gouvernement qui s'exprime", a déclaré Jean Studer à ce sujet à la
télévision régionale Canal Alpha. Il a ajouté que le Conseil d'Etat
allait "prendre à brève échéance une décision sur une éventuelle
suite à donner" à l'affaire. La volonté du gouvernement
"d'éclaircir les faits", communiquée jeudi, se réfère en apparence
à l'éventuelle "suite à donner".

Des interventions "sur le terrain" critiquées

Frédéric Hainard a été pris à partie ces derniers jours par la
presse à la suite de plusieurs interventions "sur le terrain" peu
compatibles avec sa fonction de conseiller d'Etat.



Selon l'édition de mercredi du quotidien Le Matin, le conseiller
d'Etat a participé en février et en mars à des interrogatoires
nocturnes et à une perquisition visant une femme soupçonnée d'abus
d'aide sociale. La fille de cette femme a été retenue sans raison
au poste de police pour contraindre la mère à l'y rejoindre.

Un autre épisode en 2005

Cet épisode en rappelle un autre, survenu en 2005, alors que
Frédéric Hainard était employé à la police judiciaire. Il avait
ordonné la séquestration à sa sortie de l'école d'un enfant dont la
mère sans papier faisait l'objet d'une mesure d'expulsion.
L'opération avait permis à la police d'arrêter la mère et
d'exécuter l'ordre d'expulsion.



Une plainte pénale visant la manoeuvre de séquestration avait
abouti à un non-lieu prononcé par le Ministère public. Porté alors
devant le Tribunal administratif, le cas avait été classé sans
suite après la nomination de Frédéric Hainard au Ministère public
de la Confédération.



Cette affaire remontant à 2005 fait l'objet de la première
pétition adressée au Bureau du Grand Conseil. La seconde pétition
porte sur deux interventions personnelles de Frédéric Hainard avant
et après son élection au Conseil d'Etat - concernant un homme
soupçonné d'escroquerie dans une affaire de tutelle.



De son côté, le conseiller d'Etat n'admet pas le reproche d'avoir
outrepassé ses fonctions. Il justifie ses actes en affirmant sa
volonté d'être un "homme de terrain" proche de ses collaborateurs.
Contacté par l'ATS en début semaine, il se disait soucieux
d'améliorer les procédures d'intervention et de contrôle relatives
à son département.



ats/hof

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