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Bombardier remporte le contrat du siècle des CFF

Le marché attribué à Bombardier a fait grincer des dents Stadler Rail [source: cff.ch]
Une maquette des nouveaux trains qui sillonneront la Suisse. [source: cff.ch]
L'entreprise canadienne Bombardier a remporté le contrat du siècle mis au concours par les CFF, pour un montant de 1,86 milliard de francs. Les 59 trains ultra-modernes commandés par l'ex-régie seront développés à Zurich et Winterthour et assemblés à Villeneuve (VD). Moritz Leuenberger a fait part de sa satisfaction.

Selon une information de la TSR, c'est donc Bombardier qui a été
choisi pour ce "contrat du siècle". Le groupe canadien a été
préféré au suisse Stadler Rail, dirigé par le conseiller national
Peter Spuhler (UDC/TG) et à l'allemand Siemens notamment. Une
source au sein des CFF et une autre au sein de Bombardier ont
confirmé cette information.

Une décision "claire"

La décision d'attribuer le
contrat à l'entreprise Bombardier était claire, ont souligné les
CFF. Aussi bien au niveau du confort des clients que de la
rentabilité globale, l'offre de la filiale suisse de la société
canadienne était la meilleure, selon la régie fédérale.



Par rapport aux offres de Siemens Suisse et Stadler Rail, celle de
Bombardier Transportation Switzerland présente les avantages
suivants: une capacité maximale de places assises, des moteurs
efficients qui permettent une économie de 10% d'énergie, un concept
optimal de portes qui permet un transfert rapide de voyageurs et
les meilleures conditions en ce qui concerne les coûts
d'acquisition et de cycle de vie des nouveaux véhicules.



"L'écart entre le projet retenu et les deux autres ne fait aucun
doute", affirment les CFF dans leur communiqué publié mardi. Par
rapport à l'offre budgétaire prévue au départ de 2,1 milliards de
francs, celle proposée par Bombardier se monte finalement à 1,86
milliard.



Les CFF ont notamment choisi Bombardier pour des questions de
confort. Leurs véhicules disposent de l'habitacle le plus large,
toutes les places assises sont pourvues de prises électriques et
d'un accès sans fil à Internet. Pour la sécurité des voyageurs, les
trains sont aussi dotés de systèmes de vidéo-surveillance et
d'appel d'urgence.

Un système révolutionnaire

Pour les CFF, un critère a en outre été déterminant pour
l'attribution. Le groupe canadien a mis au point un système
révolutionnaire de compensation du roulis.



Cela permettra de gagner 5 à 10 minutes sur le trajet
Lausanne-Berne, le but des CFF étant de relier ces deux villes en
moins d'une heure. Grâce à l'invention de Bombardier, les CFF
n'auront pas besoin de lancer de gros travaux sur cette ligne afin
de la moderniser.



De plus, l'ex-régie espère pouvoir économiser entre 150 et 350
millions de francs de coûts d'entretien sur la ligne
Genève-St-Gall.

Villeneuve, Zurich et Winterthour

Le contrat porte sur 1,86 milliard de
francs, dont les deux tiers seront dépensés en Suisse, selon
l'information de la TSR. Le développement technique des moteurs se
fera à Zurich et celui des bogies (structures des roues) à
Winterthour. Enfin, le montage des voitures intermédiaires se fera
à Villeneuve, ainsi que l'assemblage final des trains.



Bombardier emploie 950 personnes en Suisse. L'entreprise a annoncé
mercredi que l'obtention de ce nouveau contrat permettra de créer
quelque 200 emplois supplémentaires.

Introduction en 2013

La livraison des nouveaux trains s'étendra de 2012 à fin 2019.
Ils seront introduits progressivement à partir de 2013, d'abord en
trafic Intercity sur les axes Saint-Gall-Zurich-Berne-Genève,
Romanshorn-Zurich-Berne-Brigue et sous forme d'InterRegio entre
Zurich et Lucerne. Dans un second temps, ils circuleront sur
d'autres lignes en Suisse. Les CFF acquièrent 436 voitures
entièrement climatisées offrant plus de 36'000 places
assises.



De son côté, Bombardier se déclare "enchanté du contrat avec les
CFF et de la confiance" qui lui est manifestée. Le contrat va
renforcer l'emplacement en Suisse et créer de nouvelles places de
travail, selon l'entreprise canadienne. Cette décision va créer
environ deux cents nouvelles places de travail dans le canton de
Vaud, a indiqué Stéphane Wettstein, porte-parole de Bombardier
(lire les autres réactions ci-contre).



Les 59 trains à deux étages représentent une nouvelle technologie,
qui va être testé et développé selon l'expérience de Bombardier
dans le domaine. L'accent a été mis, lors du développement, sur les
passagers. Les premiers tests seront effectués cette année, a
indiqué Stéphane Wettstein.



cer avec les agences

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Leuenberger satisfait, les concurrents évincés déçus

Le ministre des Transports Moritz Leuenberger est satisfait de la décision des CFF. La direction générale a choisi une entreprise qui assure de nombreux emplois en Suisse et va ainsi, avec ce gros contrat, pouvoir les conserver, a-t-il déclaré devant les médias à Berne.

Le canton de Vaud s'est également félicité mercredi du choix de Bombardier. Il s'attend à un impact très positif sur l'emploi et le tissu industriel de la région et du canton. "C'est jour de fête" pour le canton, a lancé le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud. "Un grand moment, on ne pouvait rêver mieux", a poursuivi le chef du Département de l'économie. Cette décision va "booster" des métiers qui souffrent de la crise et qui ont de la peine à remonter la pente.

L'entreprise thurgovienne Stadler Rail se déclare de son côté "très déçue" et exprime des craintes pour remplir son carnet de commandes à partir de 2013. L'entreprise dispose de vingt jours à partir de vendredi pour recourir. Elle indique dans son communiqué qu'elle prendra des décisions concernant une éventuelle procédure, après une rencontre avec les CFF dans le courant du mois de mai.

A côté de Stadler Rail, Siemens Suisse est l'autre grand perdant du jour. L'entreprise s'est dite très déçue de la décision des CFF. "Nous sommes convaincus d'avoir soumis une très bonne offre autant du point de vue technique qu'économique", a déclaré le porte-parole Benno Estermann. Au reproche que Siemens ne possède pas de chaînes de montage en Suisse et que l'entreprise n'aurait pas créé d'emplois sur place, Benno Estermann rétorque: "Bien sûr qu'il y aurait eu des emplois en plus. Leur nombre n'était toutefois pas encore clair".

Le Syndicat du personnel des transports (SEV) est satisfait du choix de Bombardier. Cette bonne nouvelle garantit des centaines d'emplois, a dit son porte-parole Peter Moor. Pour le SEV, il importe que les collaborateurs du rail disposent de rames qui fonctionnent et qu'on évite les problèmes qu'ont par exemple connus les nouveaux wagons du Cisalpino ETR610.

Le syndicat Unia s'est quantà lui dit soulagé et satisfait. Yves Defferrard a salué mercredi la transparence et l'engagement social de l'entreprise. "C'est un grand soulagement pour l'emploi dans le canton de Vaud et pour les salariés de Bombardier à Villeneuve (VD) qui craignaient une restructuration" en cas de réponse négative des CFF, a déclaré le secrétaire syndical, responsable du secteur industrie chez Unia.

Sale temps pour Stadler Rail

Mauvaise journée pour Stadler Rail. Ecartée par les CFF pour la construction de 59 trains à deux étages, l'entreprise thurgovienne a aussi appris mercredi que les transports publics de Bâle-Ville (BVB) renoncent à l'achat de 40 trams "Tango".

Après avoir testé le "Tango", les BVB ont modifié leur politique d'achat pour les quinze prochaines années, ont-ils indiqué. Selon un sondage, les passagers préfèrent le "Combino", qui circule à Bâle depuis 2001.

La commande portait sur 60 trams pour un montant de 276 millions. Les BVB prévoyaient d'acheter 40 rames, dont 20 en option, et les BLT 20.