La 54ème édition du Montreux Jazz Festival aurait dû débuter ce vendredi, mais le coronavirus en a décidé autrement. Pas de jams endiablés, de quais bondés cette année, sans oublier les retombées économiques.
Selon une étude de la haute école de commerce de Lausanne, le festival rapporte jusqu'à 60 millions de francs à la région. Alors comment se réinventer dans ces conditions? Les acteurs de la Riviera multiplient les initiatives pour attirer du monde dans la région.
L'offensive a débuté il y a trois semaines. Pour attirer les clients, les hôteliers de la Riviera proposent trois nuits d'hôtel pour le prix de deux. Les touristes de passage bénéficient aussi de la gratuité des transports et des musées. Le challenge est de taille. Le festival de jazz de Montreux, à lui tout seul, remplit entre 80 et 95 % des hôtels de la région.
>> Voir le sujet de Sarah Clément dans La Matinale : Les acteurs de la Riviera multiplient les initiatives pour attirer du monde dans la région (vidéo) / La Matinale / 3 min. / le 1 juillet 2020 Interrogé dans La Matinale mercredi, Daniel Rossellat, organisateur de Paléo et syndic de Nyon, estime que "Montreux a raison d'essayer de faire quelque chose, notamment à cause du tourisme: c’est un festival urbain, tandis que Paléo est une ville éphémère en dehors de Nyon, c'est différent."
Et Daniel Rossellat d'ajouter qu'il "faudrait pouvoir organiser un certain nombre d'événement et remobiliser les acteurs culturels qui sont actuellement au chômage, mais nous ne sommes pas en état de le faire sur un délai court." D'autant plus que, selon lui, les indications ne sont pas toujours logiques: "Quand on organise quelque chose aujourd'hui, on ne sait pas si on peut avoir 50, 500 ou 5000 personnes? Il y a un tel vide que chaque fois qu'il y a une initiative, même sans animation, il y a déjà des centaines de personnes, comme au bord du lac à Nyon par exemple."
Sur la question du port du masque, l'organisateur de Paléo répond que "ce serait trop beau si ça pouvait tout résoudre. Mais c'est difficile de faire comprendre aux gens qu'il faut maintenir les précautions. Maintenant, ceux qui veulent faire la fête ont l'impression que le virus n'existe plus. L'oisiveté, due à l'absence de rendez-vous culturels organisés, génère une frustration qui peut déboucher sur de la nervosité, voire de l'agressivité."
>> Voir son interview complète dans La Matinale : Un été sans festivals: interview de Daniel Rossellat (vidéo) / La Matinale / 9 min. / le 1 juillet 2020